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Le climat maritime exerce également une action salutaire dans les cas de tuberculose pulmonaire. Les personnes atteintes de cette maladie, — dans sa phase initiale du moins, — se trouvent très bien d’un séjour sur la côte, surtout dans les îles, baignées de tous côtés par une atmosphère pure ; ou encore d’un séjour en pleine mer (voyage au long cours). On peut se demander d’où vient cette puissance curative du climat maritime. On ne saurait la chercher dans la seule pureté de l’air ; il faut faire entrer en ligne de compte son humidité, l’insignifiance des variations de température, la périodicité enfin et l’intensité des courans atmosphériques.

L’uniformité plus grande de la température de l’air marin est déterminée par l’action régulatrice de la mer ; les oscillations diurnes du thermomètre sont presque insensibles, et en tout cas moins brusques que dans l’intérieur des terres. Les températures de la mer et de l’atmosphère s’égalisent, grâce à l’échange de calorique qui se poursuit constamment, nuit et jour, en hiver comme en été. Pendant le jour et durant la saison chaude, la mer soutire à l’atmosphère son excédent de chaleur ; elle lui en cède pendant la nuit ou durant la saison froide.

L’eau s’échauffant lentement, et lentement cédant du calorique, il s’ensuit que la côte maritime jouit d’un printemps plus frais et d’un automne et d’un hiver plus doux. L’humidité de l’atmosphère marine, humidité absolue ou relative, est considérable ; 75 à 85 pour 100 comme moyenne annuelle. Elle est déterminée non seulement par l’incessante évaporation de l’eau (laquelle, cela va sans dire, se trouve sous la dépendance de la radiation solaire, des vents et de la plus ou moins grande saturation de l’air), mais encore par quelques autres conditions : position géographique de la localité, température de l’air, et aussi par la force du brisement des vagues qui projettent de grandes quantités d’eau pulvérisée dans l’atmosphère.

L’humidité de l’air, soumise à des variations relativement faibles, entraîne à son tour, sur les côtes maritimes, une plus forte nébulosité et une plus grande abondance des précipités atmosphériques.

La pression atmosphérique est toujours élevée sur mer, et quoique les oscillations en soient considérables et fréquentes, elles sont cependant plus régulières que dans l’intérieur des continens. A chaque mètre d’ascension au-dessus du niveau de la