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mer correspond une diminution de 1 kilogramme et demi dans la pression de l’atmosphère sur le corps humain, de telle sorte qu’un homme se trouvant à Davos, par exemple, subit de la part de l’atmosphère une pression inférieure de 2 250 kilogrammes à celle qu’il aurait à supporter au niveau de la mer.

Les courans atmosphériques, à cause de leur périodicité même, se distinguent sur les côtes maritimes par une certaine constance et une certaine énergie ; ils exercent une influence directe sur la température et les mouvemens de l’eau et de l’air ; ils travaillent à purifier, à assainir l’atmosphère. On ne saurait nier que le renouvellement de l’air sur les côtes maritimes ne soit très rapide, si l’on prend en considération la vitesse du vent, qui est généralement de plusieurs mètres par seconde.

La pureté constitue un des traits caractéristiques de l’air marin ; non seulement cet air ne renferme pas de poussières, mais il est presque vierge de microbes. Il a été démontré que plus on s’éloigne de la côte vers la pleine mer, plus la teneur de l’atmosphère en microbes diminue ; elle devient finalement nulle. C’est ainsi, par exemple, qu’à la distance de 22 à 24 milles marins des côtes de la Hollande ou des côtes correspondantes de l’Angleterre, on ne trouve qu’un microbe dans 20 litres d’air (Fischer), alors qu’à Paris, rue de Rivoli, le même volume d’air a donné 1 100 germes (P. Miguel). Ordinairement 10 mètres cubes d’air marin pur ne renferment en moyenne que 5 à 6 bactéries (Van-Merris). A noter, en outre, qu’au bord de la mer la quantité de microbes inoffensifs prédomine sensiblement sur celle des microbes dangereux ; ils sont dans la proportion de 7 à 2. La plus ou moins grande pureté de l’air marin tient principalement à la direction et l’intensité des vents : les vents continentaux souillent l’atmosphère, tandis que le vent de la mer la purifie. La lumière solaire, très intense sur les côtes maritimes, constitue également un facteur assainissant.

Il fut un temps où l’on comptait au nombre des qualités particulièrement importantes de l’air marin sa plus faible teneur en acide carbonique et sa plus grande richesse en oxygène et en ozone. Pour ce qui est de l’oxygène et de l’acide carbonique, la différence de l’air marin par rapport à l’air continental est assez insignifiante. Quant à l’ozone, la proportion en est, d’après Verhaege, sensiblement plus forte dans l’air marin que dans l’air continental (dans le rapport de 6,2 à 4,5). Ce gaz semble se trouver