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primes d’exportation qui leur sont accordées ; la question est cependant aussi importante que brûlante ; l’Angleterre, qui reçoit une partie de nos sucres exportés, menace de leur former ses ports si nous ne renonçons pas à notre système de primes. L’examen de plusieurs chapitres de nos recettes mériterait aussi toute notre attention : l’impôt sur les boissons, récemment modifié par un abaissement des droits sur les boissons dites hygiéniques, la taxe spéciale sur l’alcool[1] devraient faire l’objet d’un examen approfondi, qui comporterait à la fois la discussion de l’état de choses existant et la comparaison avec l’étranger, là où son exemple paraîtrait utile à suivre. Sans parler de l’impôt sur le revenu, qui avait été introduit dans un projet de budget récent, dont l’auteur n’a du reste pu le défendre devant le Parlement, et dont l’un des moindres inconvéniens était de faire double emploi avec un grand nombre de taxes déjà inscrites dans nos lois, nous devrions nous attaquer au projet d’augmentation des taxes successorales, voté par la Chambre, mais non par le Sénat, et qui soulève tant de problèmes fiscaux et sociaux. Avions-nous tort de dire que l’établissement du budget est l’un des actes essentiels de la vie nationale ? Tout homme politique, après avoir médité cet ensemble de problèmes, doit être persuadé de la nécessité de consacrer le meilleur de son temps à leur étude et à leur discussion, et reste convaincu qu’il ne saurait faire œuvre plus utile à son pays que de chercher à améliorer la condition de ses finances.


RAPHAËL-GEORGES LEVY.

  1. Voir notre article sur le Monopole de l’Alcool (Revue du 15 juin 1897).