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LES
TRONÇONS DU GLAIVE

DEUXIÈME PARTIE[1]


V

Charles Réal sortait, avec Poncet, du Petit Séminaire, où il venait de rendre compte à la commission d’armement. Il ramenait de Londres des caisses d’explosifs. Tous deux allaient à la Préfecture faire régulariser sa nouvelle mission : la fabrication à Saint-Étienne des fameuses torpilles perfectionnées par Poncet. M. Réal disait en quelques mots son voyage, Gustave aperçu à Rouen ; — le docteur organisait son ambulance de campagne. Le train était plein d’officiers échappés de Metz, venant s’offrir. Ils commentaient la proclamation de Gambetta, regrettaient qu’on vînt parler aux soldats de trahison. N’importe ! puisque Gambetta voulait se battre, ils en étaient.

Le Sorcier avait reçu la veille une carte-lettre de Martial qui donnait sur l’émeute et les élections de Paris quelques détails confirmant une dépêche tombée d’un ballon à la Flèche. Le gouvernement, sentant le besoin de faire renouveler ses pouvoirs, avait obtenu au nouveau plébiscite une majorité énorme : 442 000 oui contre 49 000 non. Deux jours après avaient eu lieu les élections municipales : un maire et trois adjoints par arrondissement.

  1. Voyez la Revue du 1er septembre.