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d’arbre creusé : un navire est un édifice, la construction en est devenue une architecture, et non la moins compliquée ; — mais c’est aussi de la mécanique, et il y a lieu de joindre enfin aux ouvriers du fer ou, du bois et aux ouvriers du bâtiment les mécaniciens et chauffeurs de la machine motrice, les chauffeurs et conducteurs de treuils, grues et mâts de charge, le chauffeur, de four, les graisseurs, soit une dizaine de métiers encore.

Et ce n’est pas tout. Cette armée du travail a son intendance, pour les matériaux, qu’elle consomme abondamment : distributeur d’outillage, distributeurs dans les magasins, classeurs ; elle a ses services auxiliaires : manœuvres de chacun des autres services ; elle a même son service de santé : infirmier et aide-infirmier, puisque malheureusement elle offre d’assez forts risques et que les accidens ne sont pas rares. Voilà pour les chantiers de G…, pour la construction navale proprement dite : les ouvriers s’en répartissent en une quarantaine de catégories ou de spécialités. Mais les chantiers de G… se doublent des ateliers M…, qui collaborent intimement avec eux et forment la seconde branche des établissemens de la Société des Forges et Chantiers dans le Nord-Ouest.

Les ateliers (qui ont d’ailleurs, comme les chantiers, un service des études ou bureau de dessin) sont divisés, — c’est la distinction fondamentale, — en « ateliers de fabrication » et « ateliers de construction. » Les ateliers de fabrication sont : 1° l’atelier des forges ; 2° la fonderie de fer ; 3° la fonderie de cuivre ; 4° le modelage. Les ateliers de construction sont : 1° l’atelier d’ajustage ; 2° l’atelier d’outillage ; 3° la chaudronnerie de fer ; 4° la chaudronnerie de cuivre. A côté, et, en quelque sorte, au service de ces grands services, est constitué un service des montages au dehors, soit à bord des navires, soit dans les usines pour lesquelles ont été construits les engins mécaniques ; les ateliers faisant non seulement de la construction navale, comme les chantiers, mais de la construction mécanique générale, machines de terre et de mer.

On compte, à l’atelier des forges, six catégories ou spécialités d’ouvriers : les marteleurs, les forgerons, les frappeurs, les pilonniers, les chauffeurs et aides-chauffeurs, les ajusteurs. Cinq catégories, à la fonderie de fer : les mouleurs et noyauteurs (dans le moulage, le creux donne le plein, et le plein ou « le noyau » donne le creux), les outilleurs, les fondeurs et aides-fondeurs, les