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s’y attacherait-elle pas ? Mais il faudrait réunir tous les artistes, et c’est à la Convention qu’il appartient de provoquer une assemblée générale de cette nature. Cela signifie surtout, apparemment, que les membres de la Société Républicaine éprouvent le besoin d’attirer les anciens académiciens, ou d’aller à eux. Détournelle est officiellement délégué à l’étude de la question. Garnier lui est adjoint. La Société voudrait qu’à l’avenir on n’admît pas de « gens sans talent, qui osaient se dire artistes, » comme on l’a fait jusque-là, ce qui lui a valu de descendre assez bas dans l’estime publique, et un rapport de Garnier demande expressément au Comité d’Instruction « la réunion de tous les artistes. » Ce rapport évoque la Terreur qui opprimait ceux-ci avant le 9 thermidor, et notamment la dénonciation Wicar, et Garnier rappelle que la Société Républicaine réclama la mise en liberté des artistes, au moment de la réaction thermidorienne.

Puis on revient aux propositions de secours à faire au Comité d’Instruction et on constate que Houdon a été oublié : « Un membre observe que des représentans du peuple ont remarqué que Houdon n’étoit pas sur la liste, qu’il invitoit la Société à l’y joindre. Cette proposition n’a pas de suite. »

Le 2 floréal, on se demande pourquoi la Société Républicaine ne se ferait pas déclarer « corps constitué, » ce qui soulève l’indignation d’un membre, qui voit là le germe d’une nouvelle Académie. Le même explique que, si la Société a été privée de l’adhésion de beaucoup d’académiciens, c’est parce qu’on avait admis des jeunes gens à la tête exaltée et à la voix vibrante, qui « violentaient » les délibérations. Il ne veut pas d’une Académie, mais il souhaite qu’on attire les académiciens. Il faut citer le procès-verbal : le membre dit « qu’il étoit temps que tous les artistes ne fassent plus qu’une Société où les rivalités, les jalousies, les sistèmes se confondent et saneantissent devant l’intérêt général ; il avance que les ci devans académiciens sont la plus part ceux qui ont formé les artistes les plus célèbres qui existent actuellement ; que, sous le titre de reconnoissance, on doit chercher à se réunir avec eux.

« Il développe la motion sous les rapport d’intérêt, de réunion de fraternité qui doit exister parmi les artistes en général, l’assemblé applaudit au discours, et elle arrête qu’il sera faite une invitation particulière aux artistes de la ci devant académie pour qu’il partage les travaux de la Société. »