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magnifiquement illustrées, de Bravais et de ses compagnons, sur les aurores boréales qui se sont produites à Bossekop, en Laponie, pendant l’hiver de 1838 à 1839. — L’ouvrage de Hermann Fritz de Zurich, paru en 1881 à Leipzig, est le plus complet des traités sur la matière : il offre le tableau fidèle de nos connaissances sur les aurores à la date d’une vingtaine d’années. — Enfin, nous devons à un savant très compétent en tout ce qui touche à la météorologie, M. A. Angot, un livre sur « les Aurores polaires, » qui expose, avec une méthode et une clarté parfaites, tous les faits relatifs à l’histoire de ces phénomènes jusqu’à la date de 1895, et qui contient une critique très pénétrante des diverses explications proposées pour leur origine.

Il faut ajouter aujourd’hui, aux renseignemens donnés par M. Angot, ceux qui ont été fournis par quelques publications plus récentes. Nous citerons, en particulier, l’étude de W. Boller sur les aurores australes, qui a paru en 1898 ; celles de H. Stassano (1902) relatives à l’influence de la pression barométrique sur la fréquence des phénomènes auroraux ; et, enfin, diverses études relatives à l’analyse spectrale de ces météores. Ce sont là des complémens qui ne sont point négligeables pour l’histoire naturelle des aurores polaires.

Une seconde catégorie de publications récentes est relative au grave problème de l’origine de ces phénomènes. Elles intéressent la physique générale et l’astronomie, autant que la géophysique. Un savant dont la réputation est universelle, S. Arrhenius, proposait, l’an dernier, à l’attention des astronomes et des physiciens, des considérations tirées de la mécanique céleste et de la science électrique, qui lui semblaient propres à éclairer les causes de ces grandes manifestations naturelles. M. Deslandres, dont le nom fait autorité en astronomie physique, avait émis précédemment une hypothèse analogue à celle du savant suédois, et qui faisait intervenir l’émission cathodique solaire dans la production directe ou indirecte du phénomène auroral. — D’un autre côté, M. Nordmann en a attribué la genèse aux ondulations hertziennes.

Il nous a paru opportun de présenter à nos lecteurs, d’après les guides précédens, un tableau de nos connaissances, et du mouvement des idées dans ce domaine de la physique du globe.