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de sa bibliothèque allemande[1]. En spécialisant de plus en plus les collèges, on évitera les doubles emplois, l’excédent de dépenses et de personnel ; on fortifiera l’enseignement, et on assurera aux étudians des maîtres plus compétens qui seront plus dignement rétribués.

La réforme des examens a été commencée et se poursuit activement. Je viens de relire les programmes : ils marquent un progrès sensible sur les anciens. L’esprit en est plus large et, en toutes choses, plus véritablement scientifique. On ne verra plus dans les examens de langues vivantes ces niaises charades grammaticales dont nos journaux se sont souvent égayés. Aux examens de science, certaines questions sont posées en français et en allemand ; le temps n’est pas éloigné où l’on exigera des candidats qu’ils répondent dans la même langue. Dans les questions d’anglais et d’histoire, je vois apparaître une préoccupation bien moindre des détails, des noms, des dates, un souci plus grand de marquer et de caractériser les mouvemens généraux où toutes les nations sont associées, et les lois qui régissent ces mouvemens. Si je comprends bien les programmes des examens de théologie, ils sont conçus de façon à être accessibles aux chrétiens de toutes les communions, et je ne vois rien qui empêche les femmes de s’y présenter.

Sauf en ce qui touche les langues modernes, l’examen oral continue à être absolument nul. En physique et en chimie, les manipulations ont, comme par le passé, une importance considérable. Les anciennes précautions qui assuraient l’anonymat impénétrable des candidats ont été maintenues. Le mécanisme pratique des examens est surveillé par un fonctionnaire spécial, appelé le surintendant des examens. Les questions sont formulées par les examinateurs en chef et visées par les « modérateurs. » Les examinateurs en chef se partagent avec leurs adjoints la correction des compositions. Les « douteux » sont relus une seconde et, souvent, une troisième fois par des examinateurs différens. Une prévoyance minutieuse rend impossibles les cas de favoritisme, d’incompétence ou de distraction. La liste des examinateurs et l’énumération de leurs titres m’apprend que ces

  1. L’enseignement de l’allemand a été richement doté par le Counly Council. J’ose exprimer ici le vœu que notre compatriote, M. Brandin, qui est, lui aussi, professeur de l’Université et qui a également le siège de son enseignement à University College, soit traité avec la même libéralité.