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a paru craindre seulement qu’il ne vous parût un peu trop paysan, et qu’il se ne livrât à des accès d’humeur un peu rabelaisienne. Ce sont d’honnêtes défauts, vous voyez, et de pure nature.

J’ai reçu une lettre circulaire de M. Dufournet sur les organisations de bibliothèque. Y faut-il répondre, ne fût-ce que pour lui dire que je n’ai pas de réponse à y faire, n’étant pas administrateur ? Sa lettre n’était pas de sa main, mais sténographiée.

Baisers aux enfans ; salut aux lieux connus, à Rovéréaz, à Chamblande ; amitiés à Eysins, à Dhuillier, à Bonmont, à Villamont, à tout ce que vous savez et que je n’oublie pas. Souvenirs à M. Frossart, dont un rappel m’est venu par Lèbre.

A vous, chère Madame et cher Olivier.

J’ai reçu de M. Vulliemin deux beaux volumes de son histoire ; dites-lui que j’aurai l’honneur de lui en écrire.


18 mai 1841.

Cher ami,

J’ai un peu tardé à vous répondre parce que je voulais avoir des renseignemens positifs. Je me suis adressé à un de nos amis, M. Chabaille, la personne qui lit le mieux en vieux manuscrits et qui est d’une grande science grammaticale et philologique sur cette langue intermédiaire du XIIIe siècle. Voici sa réponse in extenso. Il a lu toute la première moitié d’Aubéry ; la seconde branche n’a rien d’historique. Il paraît qu’il n’y a rien dans ce roman de ce que vous pouviez conjecturer d’historique, vous concernant. Le romancier n’a pas l’air de bien savoir lui-même de quoi il parle quand il parle de Gênes sur la mer, puis des Genevois : c’est plutôt l’autre Gênes d’Italie. Rien de Lausanne. Enfin, voyez et lisez. Vous pouvez compter sur l’exactitude parfaite de la copie de M. Chabaille, là où il vous cite des vers, ce qui ne les rend pas plus clairs. Si vous jugez à propos d’en imprimer, envoyez-moi ici l’épreuve pour qu’il vérifie la correction, car, son travail ayant été écrit très vite, il se pourrait que vous ne lussiez pas bien le tout. Le manuscrit qu’il a choisi pour l’extraire est très bon et d’un bon temps : ainsi, c’est la bonne orthographe ! Ecrivez-moi un petit mot de remerciement pour lui.

Maintenant, chère Madame, je puis à peine répondre, du milieu de cette grammairerie, à tout ce que votre dernière