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27 909 navires et 6 541 684 tonnes, qui représentent le mouvement de la navigation dans les ports finlandais.

La flotte de commerce russe ne prend, au mouvement maritime de la Baltique, qu’une part insignifiante. Elle ne comptait encore, dans cette mer, au 1er janvier 1902, que 938 unités, dont 151 vapeurs seulement. Ainsi que nous l’avons fait observer, le gouvernement russe n’y subventionne aucune Compagnie, et il y a relativement peu de temps que quelques Sociétés se sont fondées, en vue d’y exploiter des lignes libres. Dans ces dernières années, cependant, une légère progression s’est fait sentir dans la participation du pavillon russe au commerce de la Baltique. La proportion des navires russes commence à devenir plus forte, dans le mouvement des ports. Diverses Sociétés[1] ont entrepris de relier les ports russes de la Baltique à ceux du Pacifique.

Malgré ces timides initiatives, le commerce et la navigation de la Baltique restent aux mains de Compagnies étrangères, qui les accaparent presque entièrement. Et pourtant, une marine marchande indigène trouverait là de quoi gagner amplement sa vie. Les ports russes de la Baltique ne se signalent pas seulement par leur nombre ; ils ont, sur les autres ports de l’empire, l’avantage d’être situés à une distance relativement faible de l’Europe occidentale, et d’être, en même temps, en contact immédiat avec les provinces les plus riches, les plus peuplées, les plus commerçantes de Russie. Par eux, on parvient rapidement au cœur même de l’empire. Ils sont en effet particulièrement bien partagés sous le rapport des voies ferrées ; car ils sont pourvus de lignes qui desservent une région de 15 à 1 800 verstes, tandis que les ports de la Mer-Noire ne peuvent, faute de communications suffisantes, desservir qu’une région de 7 à 800 verstes.

Ils reçoivent ainsi, non seulement les blés du centre de la Russie, mais la houille et le naphte des provinces méridionales, et même le beurre de Sibérie. Grâce à la jonction du réseau ferré de la Baltique avec le Transsibérien, cet article est devenu un des principaux du commerce d’exportation de Reval et de Riga. Pendant les mois de juillet et d’août, qui sont ceux où l’exportation du beurre est le plus active, il arrive à Riga, venant de

  1. En particulier, la Compagnie de l’Asie Orientale et une société dont l’Empereur approuva les statuts en 1900 et qui prit le nom de l’Océan.