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Et voici maintenant les combinaisons qui vont devenir, ou qui sont déjà classiques en naissant : la strophe de six vers, ou quatre alexandrins, séparés deux à deux par un vers de six syllabes :


Les douces fleurs d’Hymette aux abeilles agréent
Et les eaux de l’été les altérés recréent :
Mais ma peine obstinée
Se soulage en chantant sur ce bord, faiblement
Les maux auxquels Amour a misérablement
Soumis ma destinée…
Livre III, Ode XVIII.
[La complainte de Glauque à Scylle.]


Voici la strophe de six octosyllabes :


Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Livre I, Ode XVII.
[A sa maîtresse.]


Voici la stance de quatre vers :


Couché sous tes ombrages verts,
Gastine, je te chante,
Autant que les Grecs par leurs vers,
La forêt d’Erymanthe…
Livre II, Ode XV.
[La Forêt de Gastine.]


Et voici enfin des combinaisons qu’on regrettera qui n’aient pas survécu, si Ronsard n’en a guère ni rythmé ni rimé de plus heureuses :


La mort frappant de son dard
N’a égard
A la majesté royale ;
Les Empereurs aux bouviers,
Aux leviers
Les grands sceptres elle égale !
Et le nocher importun,
Un chacun