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L’AUTOMOBILISME
SUR ROUTES

Une voiture affranchie de tout moteur animé devait être l’objet de bien des recherches et de bien des rêves. Aussi l’automobilisme a-t-il, pendant des siècles, hanté bien des esprits et fait travailler bien des cerveaux : la pensée divinatrice de Newton avait compris l’importance du problème et en avait même ébauché un commencement de solution.

Comment ce problème a été définitivement résolu de nos jours, quels sont les progrès accomplis, ceux qu’on est en droit d’espérer, tel est l’objet de cette étude, consacrée particulièrement à l’automobilisme proprement dit, c’est-à-dire à l’automobilisme sur routes.


I

Tout le monde a entendu parler du fardier de Cugnot, cette lourde charrette à vapeur, construite en 1769, et placée aujourd’hui au Conservatoire des Arts et Métiers. La tentative de notre compatriote était, certes, des plus intéressantes ; mais il ne faut pas en exagérer l’importance et, surtout, la nouveauté : avant lui, Robinson et Darwin avaient conçu et projeté des véhicules analogues. En réalité, ce sont les mémorables travaux de James Watt, en 1787, sur la machine à vapeur, qui ont fait entrevoir aux inventeurs la possibilité de résoudre pratiquement le problème de l’automobilisme. Les ingénieurs anglais Trewithick,