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1893, les expériences de la Compagnie générale des voitures de Paris, où deux véhicules Jeanteaud furent primés, celles des fiacres Cumming, en Amérique, donnèrent des résultats si remarquables, que, dès lors, Blumfield et Garrard en Angleterre, Sturges, Morris, Salom en Amérique, Jeantaud en France, etc., commencèrent, en grand, la construction des voitures électriques, on sait avec quel succès. Qui n’a entendu parler de la Jamais Contente, de Jenatzy, qui pouvait marcher à 105 kilomètres à l’heure ? qui ne connaît, au moins de nom, les Krieger ? Une de ces voitures n’a-t-elle pas eu, un jour, la chance inespérée de parcourir 307 kilomètres sans avoir à recharger ses accumulateurs ?

Terminons ce court historique, en remarquant que les deux organes qui ont rendu facile et sûre la manœuvre des véhicules automobiles, et qui manquaient aux premières voitures à vapeur, le « différentiel » et « l’avant-train à deux pivots indépendans, » ont été inventés, le premier par Pecqueur en 1828, le second par A. Bollée père en 1873. On sait que le différentiel est destiné, comme son nom l’indique, à donner aux roues arrière qu’actionne directement le moteur la différence de vitesse qui leur est nécessaire dans les virages, et que l’avant-train à deux pivots, appliqué pour la première fois à la voiture l’Obéissante, a pour effet d’assurer la parfaite stabilité du véhicule dans toutes les positions.


II

L’essor formidable que semblait devoir prendre, en France, après la course Paris-Rouen, l’industrie automobile, amena les constructeurs et les amateurs de ce nouveau mode de traction à se grouper. Sur l’initiative de M. de Dion fut alors fondé l’Automobile-Club de France, dont il a déjà été question plus haut. Dès la première heure, les constructeurs les plus en renom de l’époque, Diétrich, Clément, Delahaye, etc., s’y firent inscrire, et les services rendus par cette puissante société ne se comptent plus : sans négliger les concours proprement dits, n’a-t-elle pas toujours patronné et développé les fameuses courses de vitesse qui ont tant contribué aux progrès de l’automobilisme ?

Certes, ces courses présentent bien des inconvéniens dont le plus grave, comme le fait ressortir G. Lavergne, est de mettre en