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alternativement solidaires ou indépendans l’un de l’autre le moteur et le « changement de vitesse, » est complètement transformé. Naguère, il était constitué par un cône garni de cuir venant s’emboîter dans un cône creux solidaire du volant de direction : on devine aisément les inconvéniens de ce système. A l’heure actuelle, c’est l’embrayage à surfaces métalliques, cylindriques ou planes, qui tend de plus en plus à le remplacer.

Les premières « directions, » le plus souvent à crémaillères, avaient le défaut d’être réversibles. Les grandes vitesses que l’on exige et que l’on obtient à présent ont obligé les constructeurs, et ils y ont réussi, à les remplacer par des directions absolument irréversibles, constituées le plus souvent par vis tangentes à un secteur.

Les châssis, la carrosserie ont aussi reçu des perfectionnemens qui méritent d’être signalés :

Ainsi les châssis avec longrines en tôle ont remplacé les châssis en tubes, très légers mais moins rigides ; des châssis d’un seul morceau vaudraient infiniment mieux, leur solidité étant à toute épreuve, mais ils ont le défaut d’être difficilement réparables. Pour la carrosserie, signalons l’immense progrès que représentent, au point de vue de la forme et du confort, le tonneau, le double-phaéton, l’adoption, généralisée, des entrées latérales, et saluons, en terminant cette revue rapide des améliorations les plus récentes apportées à la voiture à pétrole, l’apparition des roulottes automobiles, destinées à marcher avec une vitesse de 20 à 30 kilomètres à l’heure au plus, ce qui ne manquera pas de ravir d’aise ceux qui pensent, comme le poète, que « c’est quand il est très long que le voyage est beau. « 

Reste maintenant à examiner, pour que notre étude soit aussi complète que possible, des véhicules dont les moteurs reposent sur un principe tout à fait différent des précédens.

Dans le nouveau champ ouvert à l’activité humaine par l’automobilisme, la science a, comme il arrive d’habitude, précédé l’industrie : les progrès de la thermodynamique, consécutifs de l’emploi, devenu universel, du moteur à vapeur ordinaire, ont largement contribué à la création de cette industrie. En particulier, les belles recherches poursuivies, en 1824, par S. Carnot, sur les moteurs à feu, en démontrant que le rendement propre de ces moteurs est théoriquement proportionnel à la chute de température que subit l’agent employé à transformer la chaleur