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14. Les évêques, dans leurs diocèses, seront indépendans de toute surveillance gouvernementale dans l’accomplissement de leur droit législatif, judiciaire, exécutif dans les matières ecclésiastiques. On demande des explications surtout pour ce qui est du droit exécutif.
15. Sera libre au clergé l’usage canonique de la prédication, sauf le respect des lois, de la morale et de l’ordre public. J’approuve.
16. Sera également libre l’usage de la presse dans les matières ecclésiastiques, sauf pourtant la condition de se soumettre au pouvoir répressif de l’État dans les cas prévus par la loi. J’approuve.
17. L’enseignement sera libre, mais il reste à l’évêque le droit de censure pour ce qui regarde l’enseignement religieux. On refuse à l’évêque tout droit de censure sur l’enseignement donné par l’administration civile : le clergé pourra vaquer à l’enseignement religieux dans les séminaires et dans les églises ; le pouvoir civil s’abstiendra de toute ingérence, mais l’évêque s’abstiendra également de toute ingérence dans les écoles et dans les universités, même en ce qui touche les chaires de religion et de théologie.
18. Libre au clergé de fonder d’autres écoles pour les matières ecclésiastiques en concurrence à celles du gouvernement ; celui-ci n’aura sur elles aucun droit, sauf le respect de l’ordre public. J’approuve.
19. Les associations ecclésiastiques et corporations religieuses seront libres, mais il reste à l’État le pouvoir de leur reconnaître ou refuser la personnalité civile pour la possession des biens et les actes civils. J’approuve

Quelque importantes que soient ces pièces annexées à la lettre du 28 novembre 1860, il y en a une plus importante encore, et c’est le résumé, le capitolato, du 21 ou du 22 février 1861, avec la lettre qui le commentait et le développait. En effet, le 28 novembre, c’est Pantaleoni qui parle, Cavour ne fait qu’acquiescer ; mais, en février, Cavour lui-même prend la parole ; bien plus, il prend la plume, et, dans l’intervalle, trois mois se sont écoulés, au cours desquels des sondages ont été opérés, le terrain a été reconnu, on a tourné et retourné la situation sous tous ses aspects, les choses se sont tassées, les idées se sont assises, le plan s’est dessiné, à mesure qu’on a cru approcher de la réalisation. Finalement, et pour traiter, Cavour déclare donc :