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plateaux algériens. Sauf en quelques oasis privilégiées, et aux abords des oueds, où croissent des saules ou de maigres peupliers, on ne voit d’autre végétation que des touffes d’herbe généralement rares et brûlées, et des plantes grasses, des cactus, des aloès, des agaves, des yuccas. Quelques-unes atteignent des dimensions gigantesques, tels les cactus-cierges, dont les hautes tiges, épineuses et cannelées, portent des rameaux se détachant à angle droit pour se redresser brusquement à quelques décimètres du tronc, et qui figurent d’énormes candélabres de l’aspect le plus étrange. Une partie de ce sol aride peut cependant être utilisé, ne fût-ce que par l’exploitation des aloès et des agaves dont plusieurs ont de précieuses qualités. Les plateaux du Mexique septentrional ont encore quelques ressources agricoles dans l’élevage : le mouton prospère, en Australie et ailleurs, sur des pâturages plus maigres encore.

Néanmoins, la plus grande partie de ce Mexique septentrional serait presque un poids mort, si l’agriculture était la seule source des richesses humaines. Mais il en est une autre, qui prend de jour en jour plus d’importance, c’est l’industrie minière. Jamais les métaux et les minéraux de toute sorte n’ont joué dans la vie matérielle un rôle aussi grand qu’aujourd’hui. Sans croire que dès demain viendra le temps, rêvé des chimistes, où l’homme se passera entièrement de ces usines de transformation si lentes que sont les animaux et les végétaux et extraira directement du règne minéral, par des mécanismes perfectionnés, tout ce qu’il lui faut pour se nourrir, se vêtir et se transporter, il paraît probable que l’emploi des matières minérales est destiné à augmenter encore beaucoup. Il est déjà immense aujourd’hui. Or les richesses du sous-sol mexicain sont des plus grandes et se répartissent à travers tout le territoire, au Nord aussi bien qu’au Sud. Le Mexique est un des fleurons de la « Couronne Pacifique ; » c’est ainsi que les géologues appellent l’ensemble des hautes chaînes de montagnes, qui se dressent tout autour du Grand Océan. D’époque géologique relativement récente, ces montagnes ont été imprégnées, par suite d’une activité volcanique intense et qui se manifeste, encore en maints endroits, d’incrustations métallifères qui en font l’une des régions minières les plus riches qui soient, sinon la plus riche du globe entier. Depuis que les filons ont été déposés, de puissantes érosions-en ont déjà fait disparaître les parties supérieures. « Or,