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plus grand nombre d’écoles de commerce de tous les degrés et de cours commerciaux. On pourrait presque dire que cet enseignement y est exubérant ; il y a concurrence entre les pouvoirs publics, l’initiative privée et les associations religieuses ou industrielles. La variété des diplômes y est infinie ; un arrêté royal du 28 septembre 1896 a créé la licence du degré supérieur en sciences commerciales et consulaires, et des arrêtés royaux successifs ont étendu et développé cet enseignement par l’organisation d’une licence en science commerciale (arrêté du 11 mai 1901) ; un arrêté ministériel du 13 novembre 1901 a créé pour l’Institut supérieur de commerce d’Anvers un diplôme de sciences coloniales ; enfin un groupe de négocians et d’industriels s’est signalé récemment par la création originale d’un jury central de comptabilité et de correspondance commerciale institué sous le patronage de l’Etat. Ainsi que son nom l’indique, ce jury ne s’occupe pas de cours, ne crée pas d’enseignement ; il n’organise que des examens qui aboutissent à la collation soit du diplôme de comptable, soit du diplôme de correspondant ; les examens sont exclusivement accessibles aux jeunes praticiens des deux sexes, sous la condition que, depuis un an au moins, le candidat occupe un emploi dans le commerce ou l’industrie.

L’école qui a le plus contribué à la renommée universelle de l’enseignement commercial belge est l’Institut supérieur de commerce d’Anvers qui, fondé dès 1852, a servi de modèle à beaucoup de pays pour l’organisation de leurs écoles supérieures de commerce. L’Institut est si connu dans le monde entier que sur les 303 élèves qu’il possédait en 1905, 110 seulement étaient Belges et 193 étrangers.

La dernière période décennale a vu éclore, sur divers points du pays, tout un essaim d’écoles supérieures organisées la plupart du temps par l’initiative privée subsidiée par le gouvernement. Nous citerons notamment l’École commerciale et consulaire de l’Université catholique de Louvain, l’École des Hautes Etudes commerciales et consulaires de Liège, l’École supérieure commerciale et consulaire de Mons, l’Institut commercial des Industriels du Hainaut. En 1904, l’Université libre de Bruxelles a ouvert une école de commerce fondée et dotée par M. Ernest Solway ; son prospectus déclare qu’elle a en vue un enseignement « vraiment supérieur » et annonce, sans être arrêté par trop de modestie, que la technologie y sera étudiée dans ses rapports