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langue française, ni celle de toutes les modifications proposées.

Voici la liste des questions principales, relatives à la réforme de l’orthographe, telles qu’elles vont être signalées :

Réforme et simplification des lettres et signes de l’alphabet ; additions et substitutions de lettres ;

Suppression des lettres parasites et des lettres redoublées ;

Homophones et polyphones, d’orthographe identique ou différente.

Réforme et simplification des signes alphabétiques. — Les alphabets des différentes langues européennes et sémitiques dérivent, selon l’opinion reçue, de l’alphabet phénicien, procédant lui-même de certains hiéroglyphes égyptiens, par une transformation radicale du système ancien. Le nombre des caractères de ces alphabets varie, suivant les peuples, — en raison de leurs traditions, et de leurs organes vocaux, — entre 22 et 35 environ, auxquels on a adjoint 4 ou 5 signes auxiliaires. L’ensemble de ces caractères et signes est destiné à représenter les consonnes, les voyelles, les sons complexes et les aspirations.

Rappelons d’ailleurs que, dans les langues sémitiques, les voyelles n’avaient pas, à l’origine, de signe propre, étant confondues avec les signes des aspirations. C’est seulement plus tard que l’on a ajouté les voyelles, comme signes accessoires, au-dessus ou au-dessous des consonnes. Au contraire, dans les langues latines, les aspirations ont tendu à disparaître.

Si nous nous bornons aux signes de l’alphabet français, nous trouvons vingt-cinq lettres et quatre accens ou signes analogues. Or, dans notre alphabet, on propose aujourd’hui de supprimer l’y, traduction de l’upsilon grec, en le remplaçant par la lettre i. Cette suppression est déjà faite en italien.

On propose également de supprimer l’h muette, lettre qui ne se prononce pas ; ce qui a été fait en allemand, et même en français, dans certains dérivés du ρ, grec, tels que rythme, ainsi que dans les mots autrefois dérivés des doubles lettres grecques associées φθ : naphtaline. L’élimination de l’h est même complète en italien. Mais il ne saurait en être de même en français de l’h aspirée, surtout en raison des liaisons : par exemple, le héros. On propose encore de faire disparaître l’h qui figure dans ph. Il y a plus : on veut supprimer ce dernier groupement tout entier, qui répond au grec φ, lequel a été remplacé dans l’écriture française à la fois par la lettre simple f et par le