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particuliers, relativement à la mutualité, qui rédige les statuts, fait les conférences ou les cours mutualistes, publie les articles et les brochures nécessaires pour instruire la masse. Cette association enfin, comme bien on pense, n’est pas seulement parisienne ; elle est nationale, et son action s’étend en province par des sections locales : les sections du Sud-Est que préside à Lyon Mme Duport, du Sud-Ouest que préside à Bordeaux Mme Gautier-Lacaze, de l’Ouest que préside à Nantes Mme Jollan de Clerville, de la Vendée que préside Mme de Lespinay, du Périgord et du Limousin que préside Mm0 de Verninac de Saint-Maur.

Telle est, en résumé, l’organisation de l’Union mutualiste des Françaises. Comment agit-elle ? Elle agit sur « les favorisés de la fortune » d’une part, et de l’autre sur les travailleurs. Ces favorisés de la fortune, il faut qu’elle les intéresse à la mutualité, parce que leur situation ou leur richesse les obligent à contribuer au relèvement social et économique du pays : ils ont dans la société des devoirs et des charges ; que leur charité, au lieu de servir un individu, monte de l’individu à la collectivité ; qu’elle s’adresse moins à d’irrémédiables vaincus qu’à des êtres sains et saufs, réunis pour mieux se défendre dans la lutte pour la vie[1]. Devenus membres honoraires, ils apporteront à l’Union ou aux sociétés de secours mutuels l’appui de leur cotisation, de leur intelligence ou de leur influence. Quant aux travailleurs, l’action de l’Union sur eux se manifeste sous une forme technique et pratique. Des conférenciers leur expliquent les services que rend l’aide mutuelle. Si la conférence a réussi, un premier groupe est créé, puis, une fois délimités les buts que la société devra particulièrement atteindre, les statuts sont rédigés, et l’Union se charge de leur impression. Un secrétariat mutualiste procure tous les renseignemens. Souvent des sociétés périclitent ou ne progressent pas. L’Union facilite par des subventions les transformations nécessaires. Les sociétaires concourent à l’Union d’une façon incessante. Ils indiquent les petites sociétés qui végètent et entre lesquelles il serait bon d’opérer une fusion, afin qu’elles pussent se développer. Ils cherchent par l’intermédiaire des femmes d’industriels à fonder des œuvres mutualistes, mutualités scolaires, mutualités maternelles, caisses de retraites, dans les grands ateliers, les chantiers, les usines. Ils divulguent

  1. L’Union mutualiste des Femmes de France, par M. Dedé, p. 16.