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depuis un peu changé : c’est aujourd’hui l’Union mutualiste des Françaises, et c’est Mme Goyau qui en est maintenant la vice-présidente.

L’Union mutualiste des Françaises n’est pas, comme on pourrait le croire, une grande société de secours mutuels pour femmes. Elle est uniquement une association de personnes qui s’intéressent à la mutualité. Aussi n’est-elle pas régie par la loi du dur avril 1898 sur les sociétés de secours mutuels, mais par la loi du 1er juillet 1901 sur les associations. Elle n’a donc pas pour but de procurer des avantages matériels à ses sociétaires en échange de leurs souscriptions ou de leurs cotisations, mais de propager en France l’idée et les applications de la mutualité, notamment en vue de la retraite ; de faciliter aux femmes l’accès dans les sociétés de secours mutuels, de provoquer la création de mutualités ou d’unions, de seconder et au besoin de coordonner le fonctionnement des sociétés de secours mutuels existantes. C’est, très exactement, une ligue de propagande de la mutualité. Dans cette association il n’y a que des femmes, de toutes classes, depuis la grande dame jusqu’à l’ouvrière : fondatrices, si au moment de leur admission elles versent une cotisation minima de vingt francs ; adhérentes, si elles versent une cotisation annuelle de dix francs au moins. Toutefois, il existe deux autres catégories de membres qui peuvent être de l’un et l’autre sexe, les membres d’honneur, dont la cotisation annuelle est de cinq francs, et les membres correspondans, de nationalité étrangère. Mais seules peuvent appartenir au Conseil d’administration les fondatrices et les adhérentes. Ne nous étonnons pas qu’une œuvre si importante soit dirigée seulement par des femmes. Les divers groupemens, dont nous avons parlé dans notre premier article, ont achevé en quelques années l’éducation sociale de la femme. Il existe aujourd’hui en France beaucoup de femmes dont les bonnes volontés et l’intelligence peuvent être utilisées avec profit ; c’est ainsi qu’est recruté le conseil de l’Union mutualiste : Mmes la comtesse de Beau champ, de la Rochefoucauld, Landouzy, Labruyer sont des conseillères précieuses. Au reste, à côté de ce conseil féminin agit un comité technique consultatif présidé par M. Denys Cochin et composé des hommes les plus connus par leur compétence, tels que MM. Charles Benoist, Emile Cheysson, Alfred Mézières, Louis Milcent, le comte de Mun, G. Picot, de Contenson, Dedé. C’est ce comité qui fournit toutes consultations aux sociétés ou aux