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NICOLAS Ier ET LOUIS-PHILIPPE

II.[1]
1832-1843.


V

Dans le cours de l’année 1832, les relations entre les deux pays ne subirent aucune amélioration : un égal mauvais vouloir se manifestait à chaque pas. Casimir Perier mourut au mois de mai, et le comte Pozzo di Borgo considéra cette mort comme une grande perte pour la France. Mais « le Roi y paraît plus indifférent qu’il ne devrait l’être, » écrivait l’ambassadeur le 6/18 mai 1832.

Au mois de mai, le comte Pozzo profita d’un congé pour se rendre à Saint-Pétersbourg. Il y reçut la mission de faire, en retournant à son poste, des étapes à Berlin et à Vienne, en vue d’élucider un plan d’action commune entre les trois cours dans l’éventualité d’une guerre inévitable avec la France.

A son retour à Paris, le duc de Broglie était ministre des Affaires étrangères. Pozzo le trouva disposé à entretenir de bonnes relations avec la Russie. Il eut même lieu de constater que les Français aspiraient sinon à l’ordre, du moins à la tranquillité. Mais on ne persistait pas moins à se laisser entraîner par les affaires de Belgique et de Pologne. La prise d’Anvers par les troupes françaises souleva un grand enthousiasme à Paris. Le

  1. Voyez la Revue du 15 octobre.