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L’ART DU MOYEN AGE
EST-IL D’ORIGINE ORIENTALE ?


STRZYGOWSKI, Orient oder Rom, Leipzig, 1901. — Hellenische und Koptische Kunst, 1902. — Kleinasien, ein Neuland der Kunslgeschichte, Leipzig, 1903. — Der Dom zu Aachen und seine Entstellung, Leipzig, 1904. — Mschatta, Berlin, 1904. — Eine Alexandrinische Weltchronik, Vienne, 1905. — Die Miniaturen des serbischen Psalters, Vienne, 1906. — Kleinarmenische Miniaturmalerei, Tübingen, 1907. — GAYET, L’Art copte, Paris, 1902. — CLEDAT, le Monastère et la nécropole de Baouît, Le Caire, 1906.


Depuis l’époque, déjà lointaine, où fut fondée la science de l’archéologie médiévale, la question de l’influence exercée par la culture orientale sur l’art européen n’a cessé de diviser les archéologues. On ne vit d’abord en Orient que l’art byzantin et, d’après l’idée préconçue que l’on s’en faisait, on appela byzantin tout ce qui avait un caractère d’étrangeté ou de hiératisme. L’architecture romane devint l’école romano-byzantine ; Verneilh crut trouver les traces d’une colonie vénitienne établie en Périgord au XIe siècle, à qui l’on devrait la coupole de Saint-Front ; des Grecs, croyait-on, avaient apporté à Limoges le secret de l’émaillerie champlevée, et Viollet-le-Duc n’hésitait pas à voir des manifestations d’influence byzantine dans la sculpture normande du XIIe siècle[1]. Des exagérations analogues discréditèrent en France et en Allemagne la théorie byzantine, et l’on fit honneur aux Romains de tout ce qu’on enlevait aux Grecs. Sous le second Empire, l’impulsion donnée aux fouilles gallo-romaines, les découvertes importantes de Pompéi ou des

  1. Bulletin monumental, 1855, p 110. Verneilh était obligé à la même époque de démontrer que les statues du Portail Royal de Chartres n’avaient rien de byzantin.