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prospère. En résumé, le budget est en équilibre ; les bons qui en 1904 valaient 60 yen sont maintenant cotés 90. Le Japon disposait en 1908, tant à Paris qu’à Londres, de 300 millions de yen, reliquat des emprunts de la guerre, et en outre d’une somme de 50 millions de yen dus par la Russie pour l’entretien des prisonniers : soit plus de 1 milliard de francs en or. Cette somme doit toujours exister, car on ne trouve aucune trace de son emploi.

Le Japon pourrait donc commencer immédiatement une guerre sans avoir recours à un emprunt préalable.

Le gouvernement compte sur le développement industriel et commercial pour se procurer ultérieurement les ressources que ses prévisions politiques nécessitent. Il s’est attribué le rôle de directeur dans toutes les affaires à l’intérieur et d’intermédiaire dans toutes les affaires avec l’étranger. Certes, il y a eu et il y a encore au Japon des catastrophes financières causées par une spéculation peu honnête et par une éducation commerciale incomplète. Le gouvernement s’occupe de mettre de l’ordre dans l’ensemble, et le progrès est déjà sensible. En comparant deux années consécutives, 1905 et 1906, on trouve que les exportations ont augmenté de 102 millions de yen et que les importations ont diminué de 70 millions de yen. Le yen vaut en ce moment 2 fr. 58. Dans le compte rendu officiel de 1908, on constate que le mouvement commercial a été de 2 milliards 375 millions de francs, soit 197 millions de plus que l’année précédente. Les exportations ont été de 1 milliard 100 millions, avec 2 pour 100 d’augmentation. Toutefois, les importations, qui jusqu’alors avaient été inférieures aux exportations, les ont dépassées l’année dernière. L’achat de matériel de guerre doit en être la cause.

Le gouvernement agit au moyen de subventions, qui, en 1907, se sont montées à près de 86 millions, dont 19 pour les compagnies de navigation. Il compte les continuer et peut-être même les augmenter, jusqu’à ce qu’il soit parvenu à créer l’outillage et à développer l’habileté ouvrière au point de faire une concurrence rémunératrice aux produits de l’étranger. Il donne en ce moment un grand développement à la fonderie d’acier de Wakamatzu. En 1907, elle disposait de 29 500 chevaux-vapeur. A la fin de 1908, une subvention de 3 millions de yen lui est donnée. Cette fonderie d’acier ne tardera pas à livrer à la Chine les rails dont elle a besoin. Le grand marché actuellement visé