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Ils pourront faire valoir que la part beaucoup trop grande que la Lombardie a supportée dans les impôts généraux, les impôts forcés et les réquisitions de toute nature fournies par cette province font une large compensation à la part de dette publique qui pourrait lui revenir et dont elle ne saurait, du reste, être responsable, puisque c’est en grande partie pour l’opprimer que ces dépenses ont été faites et qu’elle n’a participé à leur vote en aucune façon.

Comme questions secondaires, il y aura à traiter :

l’amnistie accordée aux soldats hongrois qui avaient pris du service chez les alliés, en les exonérant de tout service militaire, sans quoi, les traitemens qu’ils auraient à subir dans l’armée autrichienne rendraient cette mesure de clémence illusoire ;

la restitution de la couronne de Fer emportée par les Autrichiens ;

le renvoi dans leurs foyers de tous les soldats lombards servant dans l’armée autrichienne.



Voyant avancer ma voiture dans la cour, nous sortîmes et il m’accompagna jusqu’au haut de l’escalier, avec des paroles polies pour moi personnellement.

« Allons ! dit-il, au revoir ; j’espère que ce ne sera pas en ennemis et que l’empereur Napoléon m’enverra une réponse favorable. »

Une foule d’officiers encombraient la cour ; entre autres, on me fit remarquer les généraux Schlick et Hess. Mon aide de camp était resté avec ces officiers ; leur aspect était fort triste ; il y en avait qui connaissaient évidemment ce qui s’était passé ; ils avaient l’air profondément humilié et mécontent.

Un officier et trois gendarmes d’élite m’accompagnèrent jusqu’à Villafranca. Une grande foule encombrait les rues de Vérone et plusieurs habitans s’approchèrent de moi en criant : « Vive la France ! »

Quelques minutes après dix heures j’arrivais au quartier général de Valeggio.

Je rendis compte à l’Empereur de ma mission ; je lui fis observer combien elle avait été difficile et pénible, surtout à cause des engagemens personnels de l’empereur Napoléon auxquels l’empereur François-Joseph se référait sans cesse.