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son éloignement de toute idée particulariste : parmi les trois officiers attachés à sa personne, l’un, en effet, appartient au génie, un autre à l’artillerie, et le troisième à l’infanterie. Parmi ses subordonnés immédiats, le colonel Hirschauer et les lieutenans-colonels Routtieaux et Estienne, ce dernier est un officier d’artillerie, et si les autres appartiennent au génie, il faut convenir qu’ils ont d’autres titres que leur origine à exercer les fonctions qu’on leur a confiées. L’un et l’autre se sont occupés d’aéronautique depuis plus de quinze ans ; ils ont été formés à l’école du colonel Charles Renard, qui fut, pendant les vingt-cinq dernières années du XIXe siècle, le rénovateur de l’aéronautique en général, et le créateur de l’aéronautique militaire ; il est encore reconnu comme un des maîtres aux leçons desquels on aura recours pendant longtemps ; les deux officiers supérieurs auxquels sont confiés le commandement des troupes d’aérostiers et l’organisation du matériel aéronautique ont toujours été considérés par lui comme étant des meilleurs parmi tous ceux qui ont profité de son enseignement, et nul ne peut contester qu’ils soient parfaitement désignés pour les postes qu’ils occupent. Quant aux officiers placés sous leurs ordres, quel que soit leur rôle, ils appartiennent à toutes les armes.

Au commencement de décembre 1911, l’Aéro-Club de France avait réuni dans un banquet les officiers aéronautes et aviateurs. C’était un merveilleux spectacle de voir tous les uniformes de l’armée française se mêler fraternellement dans cette réunion, et de penser que ceux qui les portaient, cavaliers ou fantassins, artilleurs ou sapeurs, métropolitains ou coloniaux, étaient d’habiles pilotes de dirigeables ou d’aéroplanes, ou des techniciens remarquables auxquels l’aéronautique militaire devait une large part de ses progrès. Ce simple coup d’œil suffisait pour se convaincre du sage éclectisme qui préside au recrutement de notre flotte aérienne.

Mais, pourrait-on dire, si l’on fait appel au concours des bonnes volontés dans toutes les armes, ce sont les officiers du génie qui ont la prépondérance, et qui exercent leur autorité sur leurs camarades des autres armes. M. Clémontel a répondu à cette critique en citant des faits. Nous donnons, encore une fois, la parole au rapporteur du budget de la Guerre :

« Toutes les armes fournissent les pilotes, et l’Inspection de l’Aéronautique a eu l’heureux esprit de montrer un grand