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BISMARCK ET LA PAPAUTÉ
LA PAIX
(1878-1889)

II[1]
NOUVEAUX POURPARLERS
LA PREMIÈRE LOI RÉPARATRICE
(1879-1880)


I

Falk était parti, mais les lois de Mai subsistaient, et, d’une façon fatale, prolongeaient leur fonctionnement, tel que Falk l’avait concerté : c’étaient des mécanismes tout montés, qui marchaient, d’une allure implacable, et qui, jusqu’à ce qu’on les arrêtât, ravageaient. Un tribunal, en septembre 1879, en frappant encore d’une amende l’archevêque Ledochowski, attestait à la fois l’acharnement et l’impuissance de l’Etat : ce prélat, émigré, continuait de gouverner son diocèse, malgré l’accumulation des pénalités platoniques qui faisaient haïr l’autorité prussienne, mais qui la faisaient aussi bafouer.

Des calculs allaient bientôt prouver que dans 601 paroisses peuplées de 646 000 âmes, il n’y avait plus aucun prêtre ; que, dans 584 paroisses, peuplées de plus de 1 500 000 âmes, le nombre des prêtres, depuis 1873, avait diminué de moitié. Sur cette terre de Prusse où depuis sept ans les jeunes clercs n’avaient plus la possibilité légale d’exercer le sacerdoce, les vocations diminuaient ; et d’autres statistiques établissaient que 296 couvens,

  1. Voyez la Revue du 1er février 1912.