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Métiers nous destinaient jusqu’ici, s’écarteront probablement de la Marine ; nous devrons, d’autre part, soigner davantage l’instruction de nos matelots, de nos gradés et préparer l’amélioration graduelle et justifiée de leur sort.

En agissant ainsi, n’aurons-nous pas été inspirés par un esprit vraiment démocratique, tout en satisfaisant au mieux les intérêts de la Marine ?

Nous aurons constitué une spécialité homogène, une maistrance élargie et un corps d’officiers des Équipages de la Flotte agissant sous la direction d’officiers de vaisseau soigneusement instruits eux-mêmes en vue de leur rôle. De la sorte seraient réalisées, sur nos bâtimens, l’unité d’organisation, l’unité de direction, l’unité de commandement.

Cette conception n’est point un rêve, c’est l’aboutissement fatal de l’évolution actuelle des choses. La réforme est inéluctable, elle ne doit être ni brutale, ni précipitée, elle doit être respectueuse des intérêts acquis.

Les officiers de marine seront préparés graduellement à leurs nouvelles fonctions, pendant que les officiers mécaniciens se prépareront eux-mêmes à modifier ou à élargir les leurs. C’est, en effet, une fusion des deux corps qui depuis longtemps a été envisagée comme la solution du problème. Les officiers mécaniciens qui ne voudraient pas en accepter les charges et les avantages continueraient normalement leur carrière et on pourrait fixer à vingt ans le temps au bout duquel la situation nouvelle serait définitivement établie.


Sans insister davantage sur cette importante question, nous aborderons le second sujet litigieux : l’existence, pour la formation des officiers de marine, d’une école autre que l’École Navale.

Cette École est celle des élèves officiers dite le « Saint-Maixent maritime. »

Les officiers de marine se recrutaient autrefois par l’École Navale et par le rang. Les premiers apportaient dans le service courant leurs connaissances, leur formation spéciale, ils émanaient régulièrement d’un concours ; les seconds apportaient leur expérience particulière de la vie maritime ; leur succès était la récompense de longs et fidèles services ; leur compétence