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LA DUCHESSE D’ORLÉANS
ET
MADAME DE GENLIS[1]

Le départ de sa femme, s’il met fin à des scènes pénibles, ne laisse cependant pas d’inquiéter Philippe sur ses conséquences possibles. Il lui fait signifier, par ministère d’huissier, qu’elle ait à réintégrer le domicile conjugal.

Une détermination inattendue de la Duchesse répond à la sommation et vient terminer ce duel au profit, mais non à l’honneur de Mme de Genlis. Jusqu’ici, Marie-Adélaïde n’a réclamé que ses droits naturels sur ses enfans ; maintenant qu’ils lui sont enlevés sans retour, elle entend défendre leurs intérêts matériels qui sont, à ce moment, plus que compromis.

Le Duc d’Orléans a donc la désagréable surprise de recevoir, des mains de la princesse de Lamballe, choisie à cet effet par le Duc de Penthièvre, une lettre de sa femme lui annonçant qu’elle introduit une demande en séparation.

Elle la fonde sur trois motifs : la différence essentielle de sentimens et d’opinions qui existe entre elle et son mari ; le mauvais état de sa fortune ; enfin, sa liaison avec Mme de Genlis.

A présent qu’il a réglé à sa satisfaction ce qui concerne cette dernière, Philippe, visiblement troublé par la nouvelle question qu’il prévoit grosse d’ennuis, essaie d’y parer, comme le laisse

  1. Voyez la Revue du 1er avril.