Page:Revue des Deux Mondes - 1913 - tome 14.djvu/899

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ALEXANDRE Ier
EMPEREUR DE RUSSIE[1]

Nous devions déjà au grand-duc Nicolas Mikhaïlowitch de connaître en ses grandes lignes le règne de l’Empereur Alexandre Ier. En de savans travaux formant plusieurs volumes que j’ai eu le plaisir de présenter aux lecteurs de la Revue et qui complètent les belles études qu’ont écrites sur ce souverain les historiens français, Albert Sorel et Albert Vandal, il a évoqué les principales péripéties du règne de son aïeul. Mais, en les évoquant, en publiant tour à tour la correspondance de l’impératrice Elisabeth avec sa mère, la margrave de Bade, celle du Tsar avec sa sœur, la grande-duchesse Catherine, en nous initiant à tous les dessous des relations d’Alexandre avec Napoléon, le grand-duc Nicolas s’était borné à dresser la silhouette du monarque russe sans aborder franchement sa personnalité, se réservant d’en faire l’objet d’un ouvrage spécial. Cet ouvrage est maintenant sous nos yeux, et bien que l’auteur, dans un excès de modestie, se défende d’avoir écrit une histoire définitive, il semble difficile de ne pas qualifier de ce nom le travail que nous lui devons. C’est tout au moins un essai historique d’une valeur incontestable, qui nous éclaire sur le caractère de l’Empereur, sur l’œuvre à laquelle son nom reste attaché, et, ce qui n’est pas moins intéressant, sur l’homme lui-même, sur ses qualités, sur ses défauts et, en un mot, sur tout ce qui permet

  1. L’Empereur Alexandre Ier, essai d’étude historique par le grand-duc Nicolas Mikhaïlowitch, 2 vol. gr. in-8 ; Saint-Pétersbourg, manufacture des papiers de l’État, 1912.