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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




Les Chambres se sont réunies le 4 novembre. Leur session d’automne, consacrée à la discussion et au vote du budget, sera, cette année, plus laborieuse encore que de coutume, car le budget sera plus difficile à établir qu’il ne l’a été depuis plus de quarante ans, c’est-à-dire depuis la guerre. Mais il n’est pas prêt ; la Commission qui doit l’examiner n’est même pas encore nommée ; le travail préparatoire n’est pas commencé. La Chambre a donc devant elle un certain nombre de séances qu’elle peut remplir à son choix par telle discussion ou par telle autre. Lesquelles choisir ? Quelles lois placer en tête de l’ordre du jour ? C’est la première question qui se posait et la manière dont elle a été résolue a été une surprise.

Le gouvernement avait ici son mot à dire ; M. le président du Conseil n’a pas manqué à ce devoir ; il a fait connaître à la Chambre quel était, dans sa pensée, l’ordre des matières qu’il convenait d’adopter. En tête venait la discussion des lois proposées pour la défense de l’école laïque. M. Barthou croyait évidemment que la majorité de la Chambre attendait ces lois de défense avec une impatience qui ne pouvait tolérer aucun retard : en quoi il se trompait, comme l’événement l’a montré, et il y a là un symptôme à retenir. La Chambre a écouté avec attention l’énumération faite par M. le président du Conseil. Quand elle a été finie, plusieurs voix se sont élevées et ont demandé pourquoi la loi électorale n’y avait pas trouvé place. C’est, a dit M. Barthou, parce que, étant donné le désaccord qui existe entre les deux Chambres sur la réforme électorale, six mois sont insuffisans pour aboutir à un résultat. Peut-être avait-il raison : l’avenir le montrera. Quoi qu’il en soit, les partisans de la réforme électorale ont insisté pour qu’elle fût mise en tête de l’ordre du jour, et le vote sur