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réouverte ; mais les courtiers s’en préoccupent et cherchent à rétablir tout au moins les transactions au comptant.

C’est dans le domaine commercial que les efforts des Anglais sont le plus intéressans à observer. Grâce à leur flotte de guerre, ils ont maintenu la liberté des mers, c’est-à-dire celle de leurs échanges pour eux, leurs alliés et les neutres. Cette sécurité a été affirmée par le Gouvernement, lorsqu’il offrit d’assurer les navires et leurs cargaisons. La question budgétaire sera plus facilement résolue par la Grande-Bretagne que par ses adversaires, grâce à la persévérante ténacité que ses hommes d’Etat ont apportée à la réduction de la dette. D’une façon générale, la vie économique est moins atteinte chez elle que sur le continent, par la double raison qu’elle est à l’abri de l’invasion et que, le service militaire universel obligatoire n’existant pas, la partie de sa population valide qui est enlevée aux travaux de l’agriculture et de l’industrie est bien moins considérable que chez les autres belligérans.

L’ensemble de cette situation justifie les mâles paroles adressées à la Chambre des Lords par l’illustre général Kitchener, ministre de la guerre depuis le 5 août dernier : « L’Angleterre ira jusqu’au bout. » Nous aussi, les Belges, les Serbes, les Monténégrins, les Japonais et les Russes avec nous.


RAPHAËL-GEORGES LÉVY.