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Lendemains glorieux ! joie, ô larmes de joie !
Nous avons tant souffert ! suivant, d’un cœur si lourd,
Sur notre sol meurtri, le pas pesant et sourd
Et l’effroyable élan de la bête de proie !

Espérance, torrent où notre âme se noie !
Plus douce à notre soif qu’un baiser de l’amour !
Au chant de nos soldats l’aube du nouveau jour
Avec nos étendards sur les monts se déploie !

Ils reviennent vainqueurs, harassés, radieux,
Leurs armes dans les bras, des flammes dans les yeux.
Aux pieds de la Patrie anxieuse et plus belle,

Qui, penchée et priant sur ses fils à genoux,
Leur caresse le front d’une main maternelle,
Et leur dit : « Mes enfans, je suis fière de vous ! »


ANDRÉ PÉRATÉ