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LA
PRODUCTION AGRICOLE DE LA FRANCE
EN 1914
ET L’ALIMENTATION PUBLIQUE

A l’heure où ces lignes sont écrites, l’ennemi occupe encore une partie du territoire français dans le Nord et le Nord-Est. Une autre région, qui s’étend au Sud de la première, a été le théâtre des combats les plus violens. Il n’est pas défendu de supposer que tous les départemens successivement parcourus et occupés par les deux armées ont été littéralement ravagés et dépouillés d’une fraction fort notable des récoltes déjà recueillies, du bétail, des fourrages nécessaires à l’entretien de ces animaux, etc., etc.

Or, la partie de la France ainsi privée de ses ressources et de ses produits agricoles est, à coup sûr, une des plus riches de notre pays au point de vue de l’exploitation du sol.

Bien loin de pouvoir concourir à l’alimentation de la population de la France, tout le territoire foulé par les combattans et saccagé par les bandes allemandes devra peut-être recourir à des achats pour assurer la vie de ses habitans, pour reconstituer un capital de culture réduit ou anéanti...

Quelles répercussions une pareille situation peut-elle avoir, cette année même et l’année prochaine, sur la production agricole et l’alimentation publique ?