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qu’ont enrichis leur travail ou leur initiative, trop souvent disposés à profiter sans peine des résultats acquis et à s’endormir sur les lauriers de leurs parens. Et cette transformation, qui domine l’histoire politique anglaise, est bien liée directement à la présence du charbon dans le sol ; car, là où ce charbon n’apparait pas, à l’Ouest, dans ces îlots du Pays de Galles et du Cornwall que contourne, sans les recouvrir, la marée industrielle, les vieilles races ont conservé leurs idées et leur caractère ancien.

Si nous laissons de côté ces régions celtiques, les villes de l’Ouest sont, ou simplement des villes minières, ou des villes du fer, ou des villes qui se sont spécialisées dans telle ou telle branche d’industrie favorisée par la proximité des champs houillers et plus spécialement déterminée par quelque vieille circonstance locale. Les bassins de Newcastle, du Lancashire et du Yorkshire ont fait Newcastle-on-Tyne, Liverpool, Manchester et Sheffield. Au Centre est Birmingham ; au Sud, Swansea et Cardiff. L’association des minerais de fer du Cumberland a produit Barrow-in-Furness ; celle des minerais du Cleveland, Middlesborough. Les deux grands ports de Newcastle et de Liverpool, l’un regardant vers l’Est, l’autre vers l’Ouest, sont aux deux extrémités du principal champ houiller, sur des embouchures de rivières qui en font d’immenses ports. Swansea et Cardiff, sur le canal de Bristol, se sont édifiées, l’une pour traiter les minerais de cuivre et de plomb arrivant de toutes les parties du monde, l’autre pour exporter ses charbons à tous les continens. Manchester, Sheffield et Birmingham, moins favorablement situées pour l’exportation, plus centrales, ont gardé chacune leur spécialité qui remonte à leur passé : Manchester, le coton, grâce à sa liaison avec Liverpool par canal et par voies ferrées ; Sheffield, l’acier ; Birmingham, les petits objets, plumes, armes, chaudières, les machines et les rails.

Sans faire un cours de géographie, nous n’avons qu’à parcourir quelques grandes villes, du Nord au Sud ; nous y retrouverons partout l’influence vivifiante de la houille.

Voici, en Écosse, Glascow. La seconde ville des Iles-Britanniques doit sa prospérité à sa position sur le bassin houiller écossais et sur la Clyde, près des anciens minerais de fer du Lanarkshire. D’où les chantiers de construction et les manufactures de tous genres qui présentent ici une diversité