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sions destinées à réaliser entre eux, sur le terrain économique, l’entente consacrée sur le terrain poli- tique et militaire par l’accord signé à Londres, et à régler leur situation vis-à-vis des neutres. En même temps qu’elle essaye de préparer ainsi le lendemain de la paix, l’Association nationale s’ap- plique à mettre également les exportateurs français en position de ne pas souffrir des initiatives ennemies pendant la période intermédiaire qui suivra les hosti- lités. On sait que l’Allemagne prépare pour ce moment la reprise de son activité industrielle et qu’elle a constitué à cet effet des stocks de matières premières dans les pays neutres. Nous ne devons pas être moins prévoyants et il importe de préciser le plus tôt possible la ligne de conduite que nous avons à adopter. Parallèlement à ces deux enquêtes, l’Association nationale a commencé et continuera à mettre à son ordre du jour toutes les questions dont la solution doit influencer le développement de notre production industrielle ou agricole et de nos relations commer- ciales avec l’étranger : recrutement de la main- d’œuvre; importation de matières premières; res- serrement des relations d’affaires entre la Métropole et les Colonies; organisation d’une publicité collective et individuelle à l’étranger; ententes avec les Alliés pour la défense commune contre la concurrence ennemie sur les marchés intérieurs et extérieurs, etc., etc. L’Union fait la Force Quelle que doive être la durée de la lutte armée, il n’est point trop tôt pour prévoir la paix. Déjà nos ennemis, les neutres et nos alliée s’efforcent de s’as- surer sur les marchés futurs la place la plus large. Il est indispensable que nous nous mettions en mesure de nous y présenter en même temps qu’eux et avec les mêmes chances de succès. Ce ne sera pas trop, pour atteindre ce but, de la collaboration de toutes les initiatives et de toutes les bonnes volontés. Les Pouvoirs publics auront, cela va de soi, un rôle capi- tal à jouer; la solution de beaucoup de questions à résoudre dépend d’eux. Mais si puissante et si intelligemment distribuée qu’on la suppose, l’aide de l’État demeurerait ineffi- cace sans l’effort collectif et individuel des intéressés eux-mêmes. C’est d’ailleurs tout leur avenir qui est en jeu. Au lendemain de la cessation des hostilités, l’agriculteur ou l’industriel le moins ambitieux et l’exportateur le plus entreprenant seront logés à la même enseigne : l’un et l’autre se trouveront aux prises avec toutes les difficultés d’un nouveau début dans un monde bouleversé. L’action concertée de l’Agriculture, du Commerce et de l’Industrie Ils ont donc un égal intérêt à concourir au succès de l’œuvre entreprise par l’Association nationale. Mais pour que celle-ci assure la méthodique et complète application de son programme, il ne suffit pas que ses promoteurs aient réussi à composer son premier Conseil d’administration de telle manière que tous les modes d’activité concourant à notre expansion éco- nomique s’y trouvent représentés par des hommes faisant autorité dans leur profession ou exerçant sur le mouvement général de l’agriculture, du commerce et de l’industrie une influence indiscutée. Il est éga- lement indispensable qu’autour des ouvriers de la première heure viennent se grouper tous ceux qui, en France, comprennent la nécessité d’une action concertée de toutes les forces productrices de la Nation. Pour permettre à toutes les bonnes volontés de collaborera l’œuvre nationale que les circonstances rendent si urgente, l’échelle des cotisalionsa été fixée de manière à permettre aux futurs membres de l’As- sociation de se classer eux-mêmes dans la catégorie qui correspond à l’importance de leur établissement agricole, commercial et industriel. Le mouvement d’intérêt provoqué par la consti- tution de l’Association, les adhésions spontanées et les concours qui se sont offerts dès la première heure ne permettent pas de douter du succès de l’œuvre. C’est donc avec la certitude d’être entendus que le Président et les Membres du Conseil d’administration de l’Association nationale d’Expansion économique adressent le présent appel aux Agriculteurs, aux Commerçants et aux Industriels français.