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L’IMPÉRATRICE JOSÉPHINE
ET
LE PRINCE EUGÈNE
1804-1814
D’APRÈS LEUR CORRESPONDANCE INÉDITE[1]

III[2]
LES DISGRACIÉS

Neuf mois se sont écoulés : mois d’agonie pour Joséphine, qui, dès qu’elle a rejoint l’Empereur à Fontainebleau le 26 octobre, a compris qu’elle était condamnée. L’Empereur revient le 14 novembre à Paris où arrivent les rois de Saxe, de Wurtemberg, de Westphalie et de Hollande. L’arrêt est prononcé le 30 novembre. Le 8 décembre, Eugène arrive à Paris, où il est mandé. Le 14 décembre, Napoléon et Joséphine signent l’acte d’annulation du mariage ; le 15, le Sénat, sur un discours d’Eugène, rend un sénatus-consulte conforme. Joséphine se retire à Malmaison ; mais la vie y est insupportable en hiver pour elle et pour son entourage. L’Elysée faisant partie de son douaire, elle s’y installe le 3 février au soir, du plein consentement de l’Empereur, qui lui a témoigné depuis le divorce une tendresse accrue par le sacrifice qu’il lui a imposé. Le 2, Eugène

  1. Copyright by Frédéric Masson, 1916.
  2. Voyez la Revue des 15 octobre et 15 novembre.