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essentielles dans des livres qui, à eux seuls, suffisaient, depuis longtemps, à assurer sa réputation. Chacun de ces livres mériterait de recevoir ici de longs commentaires. C’est d’abord La colonisation chez les peuples modernes, dont il a été déjà parlé plus haut. L’essai sur la répartition des richesses, en 1880, démontrant, dans ses 600 pages, que le paupérisme, au lieu de s’aggraver, comme le prétend la thèse socialiste, ne cesse, au contraire, d’être circonscrit. Aujourd’hui le prolétaire jouit de toutes sortes d’avantages, qu’il ne connaissait, ni ne soupçonnait même pas, autrefois. La Science des finances, fruit de ses enseignemens à l’Ecole des sciences politiques et de ses incessantes études des faits d’actualité dans l’Economiste français, dans la Revue des Deux Mondes, et le Journal des Débats, formant deux forts volumes. Avant lui, aucun ouvrage n’existait qui méritât vraiment le nom de Traité des finances. Il fut donc, en cette matière, un créateur qui, chose bien rare, atteignit, du premier coup, la perfection. L’État moderne et ses fonctions, 1889-1800, issu de ses cours au Collège de France et de ses articles de la Revue des Deux Mondes, où les rouages de l’Etat moderne sont analysés pièce par pièce, afin de mettre en évidence ses envahissemens, destructeurs de la liberté individuelle et de la responsabilité personnelle, d’où résulte l’énervement des volontés. « C’est par là, conclut-il, que les nations sont exposées à déchoir. »

Le collectivisme, examen critique du nouveau socialisme, 1884, destiné à combattre les argumens de ce récent et éternel adversaire, sous un autre nom, de la liberté et du progrès, qui, s’il pouvait jamais arriver à ses fins, anéantirait la société actuelle et la personnalité humaine. Le Sahara, le Soudan et les chemins de fer transsahariens, 1904, s’efforçant de réhabiliter le Sahara, au moyen d’une étude approfondie des documens les plus récens, études scientifiques, récits de voyageurs, et surtout rapports de missions célèbres, telles que les missions Flatters et Foureau-Lamy. Le Sahara n’est pas une continuité de sables mouvans, dépourvue d’eau et de pluie. privée de toute vie animale et végétale. Rien de plus erroné que cette conception vulgaire et démodée. Le Sahara, dans l’opinion de tous ceux qui l’ont parcouru, est un précieux domaine, bon à garder et bon à exploiter. De là découle la nécessité de construire, le plus tôt possible, le chemin de fer