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par le ravin du Bazil et par les pentes de Fleury dont il occupe le village.

La branche Nord-Ouest de la croix monte vers Douaumont en pente douce. La branche Sud-Est, c’est Froideterre qui domine la vallée de la Meuse et les ravins Sud de Fleury et qui, malgré des bombardemens incessans et formidables, demeure le pivot de notre défense, l’espoir d’une progression possible si l’on veut reprendre Fleury et, un jour, Douaumont. Il faut donc à tout prix consolider Froideterre en reprenant l’ouvrage de Thiaumont perdu le 23 juin.

Tout cet ensemble s’appuie à deux bastions. Au Nord, c’est la côte du Poivre, en partie seulement en notre possession au mois d’octobre 1916, mais précieuse par les vues de ses observatoires sur toute la région à l’Ouest de Douaumont. Au Sud, c’est le mamelon de Souville, dominé par le fort, but des attaques allemandes qui voient en lui le véritable rempart de Verdun.

En arrière de cette ligne de défense, il n’y a plus qu’une dernière crête : Belleville-Saint-Michel, appuyée d’un côté à la Meuse et de l’autre au bois des Hospices.

Sur le plan des lieux on peut mesurer l’importance et l’acharnement des combats qui se sont livrés au cours des mois de juin, juillet, août et au début de septembre devant Souville. Pour les Allemands, Souville représentait la dernière étape avant l’assaut direct de Verdun qui ne serait plus alors protégée que par la dernière ceinture de ses collines. Pour nous, la reprise de Thiaumont et de Fleury pouvait seule nous fournir la base de départ indispensable à une action de grande envergure destinée à nous rendre d’un seul coup Douaumont et Vaux et à libérer complètement la ville de la menace allemande. Fleury est repris les 17-18 août et nous avons pu nous établir au delà de la route de Fleury à Bras, c’est-à-dire presque en bordure de l’ouvrage de Thiaumont.


Seules les archives du commandement permettront de mettre en place, dans l’histoire de la grande guerre, chaque épisode. Aucun épisode, en effet, ne peut être détaché de l’ensemble sans risquer de perdre sa véritable signification. De la mer du Nord à la Mésopotamie, c’est une bataille unique qui