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ligne à contre-pente sur la croupe Nord du ravin de la Dame, retranchement au Nord de la ferme Thiaumont, batterie de la Fausse-Côte, éperon Sud-Est du bois de Vaux-Chapitre et, devant le fort de Vaux, tranchée Viala au bois Fumin, petit Dépôt à droite de la route du fort, tranchées de Steinmetz et Werder face à la batterie de Damloup. Maîtresses de cette position, les troupes la consolideront immédiatement, sans répit, en la reliant aux organisations de départ, et en assureront l’occupation par des unités spécialement désignées, tandis que des reconnaissances seront poussées au contact de l’ennemi. L’objectif assigné à la seconde phase de l’action est ensuite celui-ci : ligne à contre-pente sur la croupe Nord du ravin de la Couleuvre, village de Douaumont, fort de Douaumont, pentes Nord et Est du ravin de la Fausse-Côte, digue de l’étang de Vaux, village et fort de Vaux, enfin batterie de Damloup. Cette deuxième position conquise doit être occupée dans les mêmes conditions que la première.

Entre ces deux objectifs, un arrêt d’une heure permettra aux troupes de s’organiser et de reprendre leur dispositif de combat. La liaison, toujours si délicate et importante entre l’artillerie et l’infanterie, est réglée dans le temps selon un horaire fixé, ce qui apparaît possible pour une opération limitée et ce qui évitera la difficulté ou la confusion des signaux. Les tirs s’allongeront selon le rythme fixé à la marche, et cette marche s’accomplira collée aux barrages successifs.

L’installation sur les positions est réglée de façon à éviter le désordre qui souvent suit l’assaut, la crise de détente et d’incertitude qui peut fournir à l’ennemi l’occasion de contre-attaquer et réoccuper le terrain perdu. Chaque chef de section est muni d’un plan à grande échelle et sait exactement où il doit poster ses hommes ; les compagnies de mitrailleuses connaissent d’avance l’emplacement de leurs pièces et leur mission.

Ainsi la manœuvre est-elle articulée et prête à prendre vie sur le terrain. A partir du 15 octobre, elle pouvait jouer. Il fallait un temps favorable. Le 20 octobre, le baromètre monte, présageant une période sèche. Les bulletins météorologiques sont rassurans. Le 21 octobre, docilement, le soleil se lève, éclairant les tristes et arides paysages de Meuse où va se livrer la bataille. Les avions courent dans le ciel, les ballons se hissent en l’air, formant une immense ligne de transmission. Après