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division Andlauer, un du 305e et deux du 216e, à la disposition du général de Lardemeile pour cette attaque, qui est fixée au 25 octobre à dix heures du matin. Le 4e bataillon (commandant Derode) du 305e régiment est mené de très bonne heure à la tranchée de Seydlitz où il prend la place du bataillon Picandet. Il commence par assurer sa liaison avec le bataillon Desrochers du 222e en déblayant le boyau des Maitres-Chanteurs que l’ennemi tenait encore et qui creusait un saillant dans nos lignes. Puis, à six heures du matin, il attaque les retranchemens ennemis au Sud du fond de la Horgne : la 14e compagnie (capitaine Chaduc) et un détachement des 13e et 15e, sous les ordres du lieutenant Noël, marchent sur ces abris, les forcent et les nettoient, y trouvant de nombreux cadavres, une centaine de prisonniers, et un important matériel de mitrailleuses, lance-bombes, fusils, munitions. La mainmise sur les retranchemens et les pentes du fond de la Horgne assure notre droite pour l’assaut du fort.

Cet assaut se déclenche à l’heure dite, après une préparation d’artillerie qui a duré toute la matinée. Il est mené par les 4e (commandant Gargat) et 6e (commandant de Varax) bataillons du 216e (lieutenant-colonel Perchenet), Le bataillon Lourdel, du 333e, qui a si brillamment achevé l’enlèvement des Carrières, la veille, doit l’étayer à gauche en se portant à la corne Nord du fort, en liaison avec les bataillons du 230e qui progresseront dans le bois Fumin à hauteur et au-dessus de la digue : car l’attaque du village de Vaux doit suivre de près celle du fort. Mais les bataillons du 230e rencontrent au bois Fumin les retranchemens des tranchées d’Altenkirchen et de Siegen qui n’ont pas été détruits, ni même désorganisés par le tir de l’artillerie, et il leur est impossible d’avancer. Le bataillon Lourdel a fait le mouvement prescrit : la 23e compagnie (lieutenant Iwolski) atteint la corne Nord du fort, la 21e la suit à 150 mètres en arrière. L’arrêt du 230e les laisse en flèche. La 21e glisse à la gauche de la 23e pour former crochet défensif. Mais les deux compagnies sont dans une situation précaire, prises d’enfilade par les mitrailleuses du fort. Dès qu’un homme quitte son trou, il est visé. Les liaisons sont difficiles. Que font, à droite, les deux bataillons du 216e chargés d’attaquer le fort ?