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Dès le mois de septembre 1914, l’Empire mettait en souscription, au cours de 97 et demi, 1 milliard de marks de Bons du Trésor rapportant 5 pour 100 d’intérêt, remboursables de 1918 à 1920, et une rente 5 pour 100 perpétuelle, non remboursable avant le 1er octobre 1924, pour un montant indéterminé. Il inaugurait, par cette dernière formule, le système qui allait être celui de la plupart des emprunts émis au cours de la guerre par les belligérans. Cette méthode donne aux souscripteurs la certitude de recevoir le montant qu’ils désirent obtenir et les dispense de majorer leurs demandes, en prévision d’une réduction éventuelle. La seconde émission a eu lieu en février 1915 : elle laissait le choix aux souscripteurs entre des Bons du Trésor 5 pour 100 remboursables en 1921 et 1922 ou une rente perpétuelle, identique à celle qui avait été émise en 1914. Le troisième emprunt a eu lieu en octobre, le quatrième en avril, le cinquième en octobre 1916. D’après les publications allemandes, ces cinq opérations auraient fourni 4, 9, 12, 11 et 11, soit au total 47 milliards.

Au mois de mars 1917, l’Empire allemand a émis son sixième emprunt de guerre ; l’opération s’est ouverte au lendemain même de l’échéance du dernier versement effectué sur le précédent emprunt. Les souscripteurs ont eu le choix entre une rente 5 pour 100 au cours de 98 pour 100, non remboursable avant 1924, et des Bons du Trésor 4 et demi au même cours de 98. Les souscripteurs qui se sont engagés à ne pas vendre leurs titres avant le 15 avril 1918 les ont reçus à 97,80 pour 100, c’est-à-dire qu’ils ont touché une bonification de 20 pfennig pour 100 marks. Les Bons sont remboursables, à partir du 1er janvier 1918, par tirages semestriels à 110 pour 100. L’amortissement annuel représente un vingtième du total. A partir du 1er juillet 1927, le Trésor a le droit de rembourser au pair ceux des bons qui n’auraient pas été antérieurement amortis. Les porteurs auront de leur côté la faculté de refuser ce remboursement et de réclamer, en échange de leurs bons 4 et demi, des bons 4 pour 100 remboursables par tirages à raison d’un vingtième par an à 115 pour 100. Dix ans plus tard, c’est-à-dire en 1937, ces nouveaux bons pourront à leur tour être remboursés au pair ou être convertis, à la demande des porteurs, en bons 3 et demi, remboursables par tirages au sort à raison d’un vingtième par an à 120 pour 100. La combinaison consiste