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120 millions pour les chemins de fer. Le budget spécial de guerre pour l’année en cours s’élèvera vraisemblablement à dix fois le service de la Dette, soit 36 milliards, environ 100 millions de marks par jour. En Allemagne, comme chez les autres belligérans, les dépenses militaires proprement dites et celles qui ont leur source dans la guerre, c’est-à-dire le service des emprunts contractés pour des buts belliqueux, absorbent à peu près la totalité de l’effort financier du pays.

Pour dresser un tableau complet des charges qui pèsent sur chaque habitant de l’empire, il faudrait joindre à ces chiffres ceux du budget de l’Etat particulier, de la commune et de l’union des communes auxquels il appartient. C’est ainsi que nous pourrions constater que le budget prussien qui va du 1er avril au 31 mars 1915, l’année financière du royaume cadrant avec celle de l’Empire, s’élevait à 4 846 millions de marks. Il est vrai que la majorité des recettes provenait des chemins de fer, des forêts et autres domaines agricoles, miniers et industriels de l’Etat. Les impôts, qui ne figuraient que pour 600 millions, ont été augmentés au cours de la guerre, en particulier par la loi prussienne de juin 1916 qui a ajouté une surtaxe variant de 8 à 100 pour 100 à l’impôt sur le revenu payé par les particuliers, de 15 à 160 pour 100 a l’impôt sur le revenu payé par les sociétés, et de 50 pour 100 sur l’impôt complémentaire (impôt sur le capital). Les taxes communales sont particulièrement lourdes : elles atteignent, dans beaucoup de cas, le double de la part de l’État pour l’impôt sur le revenu ; dernièrement, un ministre déclarait qu’il fallait s’attendre à les voir monter à deux fois et demie cette part, c’est-à-dire que les centimes communaux vont être de 250 pour 100.


II. — LES EMPRUNTS

Nous avons vu quels crédits ont été ouverts aux budgets extraordinaires, pour la conduite de la guerre. Ils s’élevaient au début de mars 1917 à 79 milliards, pour la couverture desquels six emprunts ont été émis. Ils ont été à peu près uniformément offerts au public sous une double forme qui correspondait chaque fois à deux ordres d’idées différens, celui de la Dette à court terme et celui de la Dette consolidée, remboursable à longue échéance, ou même perpétuelle.