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yen l’ensemble des bons du Trésor russe ainsi placés au Japon.

L’un des effets de la guerre et de l’assistance prêtée aux Alliés en matériel, munitions, vivres, équipemens, fournitures de toute sorte, avait été d’écarter et de résoudre pour le Japon la difficulté la plus grave à laquelle il s’était précisément heurté depuis la guerre de 1904-1905 avec la Russie et depuis la paix de Portsmouth qui ne contenait aucune clause d’indemnité. Alors que, depuis cette date, le gouvernement japonais avait eu peine à équilibrer ses budgets et à trouver dans les ressources du pays les moyens de suffire à son expansion industrielle et économique, voici que maintenant, par l’énorme excédent des exportations sur les importations, par l’accroissement extraordinaire de sa navigation et de son industrie, par les bénéfices considérables qu’en recueillaient la balance de son commerce et sa situation monétaire et ses changes, il était à même de compléter rapidement son outillage, de développer comme il l’avait désiré son armée et sa marine, d’exécuter de grands travaux publics non seulement dans ses îles, mais en Corée, en Mandchourie, en Chine, de payer une partie de sa dette domestique et extérieure, enfin, de prêter à son tour, aux Puissances alliées. Le commerce d’exportation qui, en 1914, était de 591 101 461 yen, atteignait, en 1915, 708 306 997 yen, en 1916 1 512 000 000 yen. Le commerce d’importation atteignait, dans ces trois années, les chiffres respectifs de 595 735 725 yen, 332 449 938 yen, 569 000 000 yen. Tandis qu’en 1914 le commerce d’importation présentait encore un excédent de 4 634 264 yen, l’excédent de l’exportation sur l’importation atteignait en 1915 le total de 175 857 659 yen, en 1916 le chiffre énorme de 371 millions de yen. Une grande partie du commerce d’exportation était sans doute représentée par les fournitures aux Alliés, mais l’accroissement pris par des articles tels que les laines, les serges, les cuirs, est de ceux qui peuvent, jusqu’à un certain degré, survivre à la guerre. La dette extérieure remboursée de 1915 jusqu’à la fin de mars 1917 se monte à 160 millions de yen, dont une somme de 40 millions représente la moitié des bons du Trésor japonais placés en France en 1913, et qui n’étaient remboursables que dans dix ans. Outre les 120 millions de yen prêtés à la Russie, le Japon a autorisé, à la fin de 1916, l’émission à Tokyo de dix millions de livres sterling (100 millions de yen) de bons du Trésor