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Les meilleurs et les plus célèbres, ceux de Bilbao, sont, depuis un demi-siècle, recherchés en France, en Angleterre, en Belgique, en Allemagne. A leur propos, il n’est peut-être pas inutile de rectifier une idée très répandue parmi les professionnels. Chacun va répétant que les gisemens de Bilbao s’épuisent et que leurs jours sont comptés. Il est, en effet, manifeste que la production diminue (tout en atteignant 2 600 000 tonnes en 1916) et qu’elle tend à se composer uniquement de minerais carbonates remplaçant les anciens oxydes plus appréciés, auxquels est due la vieille réputation du gisement. Mais je serais tenté de faire, à cet égard, une remarque analogue à celle qui trouvait tout à l’heure sa place pour les Asturies. Bilbao, si connu, si vanté industriellement, est encore techniquement fort mal exploré. Il est arrivé là ce qui se produit souvent dans les entreprises trop riches, où les bénéfices se réalisent si facilement qu’on oublie de penser à l’avenir : avenir représenté en fait de mines par la prolongation souterraine des gisemens. Aujourd’hui seulement, le temps des vaches maigres étant venu ou approchant, on commence à se préoccuper d’explorer la profondeur. Les gisemens qu’on y rencontrera seront nécessairement grevés de frais supplémentaires et donneront de moins copieux dividendes. Mais, en ce qui concerne le tonnage disponible, je ne serais pas surpris, — et c’est ce qui intéresse surtout notre industrie métallurgique française, — que les explorations futures vinssent assurer aux gisemens de Bilbao une durée de vie supérieure à celle que l’on a d’ordinaire escomptée.

Bilbao n’est pas, du reste, loin de là, le seul gisement de fer espagnol et, même en s’éloignant peu du littoral qui seul peut présenter des gisemens utilisables quand il s’agit de minerais ayant une aussi faible valeur, on en citerait aisément de nombreux. Sans se perdre dans une longue énumération, il suffit de suivre la côte du golfe de Gascogne pour trouver, d’abord, à l’Est de la Corogne, à Vivero, des magnétites évaluées à 50 millions de tonnes. Puis, dans les provinces d’Oviedo et de Léon, on estime au moins à 150 millions de tonnes certains minerais pauvres et siliceux à 30 ou 40 pour 100 de fer, dont quelques- uns sont très voisins des charbonnages asturiens. S’ils n’étaient aussi chargés de silice, ce qui ne sera pas toujours un obstacle, on aurait Jà une ressource particulièrement abondante. On peut, dès à présent, compter sur un autre grand gisement situé au