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les abords du château de Woumen, la 89e division territoriale occupé le bois de la Canardière, la 38e division abordé Luyghem et Merkem, et une mêlée très vive s’était engagée devant Bixschoote où l’ennemi avait fortifié sa situation. Bataille acharnée, sanglante, mais nécessaire, car elle relient au Sud-Est de Dixmude les forces allemandes qui pourraient, sans cette diversion, se porter au Sud-Est d’Ypres et y consommer la défaite.

C’est qu’au Sud-Est d’Ypres, les choses ne semblaient guère s’arranger pour nous : vers midi, les Alliés perdaient Wytschaete, derechef, et, les Anglais cédant du terrain à l’Est de Gheluvelt, Ypres semblait de nouveau très menacé. Le général Vidal renforcé accentuait, à la vérité, son offensive, à la droite du 9e corps, et s’emparait de Veldhok et l’ennemi u donnait des signes de lassitude : » « Courage ! Confiance ! » c’étaient les mots qui couraient. « Ne lui laisser ni trêve, ni merci, » écrivait le soir du 2 le général d’Urbal à ses lieutenans.

On reprend donc l’offensive le 3 au matin, en engageant le reste de la 43e division (Lanquetot), dernière réserve d’infanterie.

On pousse en avant, dès l’aube du 3, Moussy sur Hollebeke qu’il atteint, Olleris sur le château d’Hollebeke, Bouchez sur la route de Saint-Eloi à Messines. On ne progresse guère, mais le choc arrête l’Allemand. Et au Nord, sur le front du 32e corps (Humbert), l’ennemi, solidement accroché, ne peut détacher vers le Sud une seule de ses unités.

Il est d’autant plus accroché qu’il s’est juré de prendre Dixmude et n’y parvient pas, car l’amiral y reste embossé ; c’est un roc de son pays de Bretagne que ce marin. Le 1er, on a surpris la dépêche de la VIe armée à la IVe : « Attaque VIe armée avec toutes forces sur Dixmude demandée, » et Dixmude prévenu a, une fois de plus, le 2, rejeté l’assaillant. Bien plus, l’amiral a attaqué, le 3, en avant de sa place, avec ses u pompons rouges » en liaison avec la 42e division et infligé de fortes pertes à l’ennemi. Des prisonniers paraissent découragés. L’Empereur est toujours, disent-ils, sur le front : il attend. Mais l’Yser commence à devenir aussi exécrable aux yeux de ses troupes que le sera un jour Verdun, et les Belges ont montré aux Allemands qu’ils étaient reconstitués, en leur reprenant tout à fait au Nord Lombaerlzyde, tandis que le général Humbert immobilise