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16e corps, opérera dans la direction générale Houthem. L’aile gauche qui reste formée par le 32e corps (Humbert) et par les élémens qui y sont rattachés, attaquera, sans se lasser, dans la direction de Clerkem. Dès le 6, la 77e brigade du 16e corps se jetait sur le moulin de Spanbrock et le carrefour de Kruistraat. Mais l’ennemi ayant pu pénétrer par infiltration entre Saint-Eloi et Vormizeele, le général Moussy dut se replier jusqu’à la crête au Sud de Zillebeke : le 32e corps, opérant du côté de la forêt d’HouthuIst, avança peu. En revanche, deux attaques allemandes dans la région de Bixschoote étaient repoussées avec des pertes cruelles que révélait, quelques jours après, un document trouvé sur un lieutenant du 2e d’infanterie.

Le 7, dès le matin, le général Moussy réoccupait la rive Nord du canal au Sud de Zillebeke ; le général Bouchez progressait vers Wystchaete, le général Lanquetot sur Kruistraat, et le 9e corps repoussait une violente attaque au Sud de Poelcappelle. Le 8, le général Taverna assaillait l’hospice de Wystchaete et le carrefour de Kruistraat ; le général Moussy perdait et reprenait le château d’Hollebeke sous une pluie de gros obus. Les Allemands essayent le lendemain de le ressaisir ; ils sont arrêtés devant la ferme Eickhoff ; il se livre autour de cette ferme un combat acharné ; elle est, par le groupe Olleris, prise, perdue, reprise, reperdue, — et encore reprise par le 160e. Ce sont de ces mêlées, — au sens exact du mot, — où on se dispute un amas de pierres, vingt mètres de terrain, un mamelon, un chemin de terre, les débris d’une ferme : ce sera la fin des grandes batailles de cette guerre lorsqu’elles n’auront pas permis au vainqueur de marcher plus avant.

Le 9, cependant, on a l’impression très nette que la bataille va, pour un jour du moins, se réveiller. L’ennemi parait avoir repris du mordant. L’artillerie semble renforcée dans la région d’HouthuIst : elle ne cesse de canonner. D’autre part, dans la région de Zillebeke, Sud-Est d’Ypres, tout proche, la brigade Olleris est attaquée avec une grande violence et doit céder sous menace d’enveloppement ; il faut lui envoyer des renforts pris au détachement Vidal ; on contre-attaque, on arrête l’offensive commençante. Le général Lanquetot progresse vers le moulin de Spanbroke ; mais vers Passchendaele, en revanche, sur le front du 9e corps, l’ennemi semble faire des travaux d’approche. Partout les assauts se font plus violens. Les fusiliers marins