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Paris pour six mois, les autres dames qui étaient à cette princesse ont passé à la princesse Borghèse. Voilà bien des nouvelles, ma chère Constance, cela t’amusera pendant ton séjour à Oigny. »


Et puis ? — Et puis, c’est tout. La conversation entre la mère et la fille s’interrompt sur la capitulation d’Ulm. Est-il une plus belle chute ? Qu’arrivera-t-il à présent de la baronne Carra de Saint-Cyr et de la comtesse Charpentier ? Seront-elles de nouveau séparées par les emplois de leurs maris ou bien seront-elles dès lors réunies pour vivre dans le même hôtel, comme on les trouve en 1812, au 22 de la rue d’Aguesseau ? Saint-Cyr, qui avait commandé au camp de Boulogne jusqu’en 1806, fut employé durant la campagne de Pologne et obtint la plaque de grand-officier après Friedland. Il commanda en 18001a 2e division du 4e corps et se distingua à Essling et à Wagram. Il avait, en 1813, le commandement de la 32e division militaire à Hambourg. Les forces dont il disposait étaient insignifiantes en présence de l’insurrection menaçante du pays entier et il évacua Hambourg sans tirer un coup de fusil. Commandant supérieur en 1814 de Valenciennes, Condé et Bouchain, il n’eut qu’une escarmouche avec une division qui menaçait Condé. Rallié aux Bourbons, il fut envoyé, en 1817, reprendre possession de la Guyane ; il y passa quelque temps comme gouverneur et ne semble point y avoir réussi. Il vint rejoindre à Vailly le général Charpentier qui s’y était installé avec sa femme et sa belle-mère. La carrière active du chef d’état-major de l’Armée d’Italie s’était achevée noblement à Bautzen, à Hanau, à Craonne et à Laon ; pendant la première Restauration, il fut inspecteur général d’infanterie dans la 1re division, et membre de diverses commissions ; il reçut la plaque de grand-officier et la croix de Saint-Louis. Rallié des premiers à l’Empereur, il commanda la 12e division militaire à Nantes, pendant les Cent Jours. Il resta ensuite trois années sans emploi, entra dans le corps d’état-major en 1818 et fut retraité en 1824 ; il se retira alors définitivement à Vailly où son beau-père, sa belle-mère et sa femme avaient établi leur principale résidence. Ce fut Charpentier qui mourut le premier en 1831, Saint-Cyr trois ans plus tard : Mme Saint-Cyr lui survécut jusqu’en 1845 ; enfin,