Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 44.djvu/621

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
RÊVERIES D’APRÈS GUERRE
SUR
DES THÈMES ANCIENS

II[1]
LES MAUVAISES FÉES

Vingt-deux universités ; — cinq cent soixante-quatre collèges, comptant 72 747 élèves dont plus de la moitié reçoivent gratuitement l’instruction ; — trente à trente-deux mille « petites écoles » où les enfans de paysans apprennent à lire, à écrire, à compter, souvent le latin, et, en plusieurs régions, le déchiffrement des vieux manuscrits et des anciens titres de propriété, — tel est, au début de 1789, le résultat de sept cents ans d’efforts et de progrès continus. On a contesté ces chiffres : les premiers sont fournis par un rapport de Villemain, daté de 1842[2] ; ceux qui concernent les écoles de villages ont été établis par nombre d’historiens locaux, « Il y a peu de paroisses qui n’ait son maître d’école, » écrit-on sous Louis XVI[3]. En Lorraine, vers 1780, « les bourgs et les villages fourmillent d’une multitude d’écoles ; il n’y a pas de hameau qui ne possède son grammairien ; » en Champagne, en Franche-Comté, il en

  1. Voyez la Revue du 15 mars
  2. Cité par l’abbé Allain, l’Instruction primaire avant la Révolution.
  3. Perreau, Instruction du peuple, cité par Babeau, le Village sous régime.