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D’après certains renseignemens, les ingénieurs allemands l’auraient résolue par la mise en jeu de procédés particulièrement rapides de remplissage des ballasts. Il se peut. En tout cas, les vitesses (surface et plongée) que j’indiquais tout à l’heure d’après de sérieuses autorités semblent très satisfaisantes pour la poursuite et pour la destruction des convois, dont l’allure est toujours peu rapide. A ses facultés de marche, le croiseur allemand joindra d’ailleurs peut-être quelques ruses tactiques dont nous reparlerons.

Quel sera l’armement ? On sait que les sous-marins de 1 200 à 1 500 tonneaux (en plongée) ont déjà du 150 millimètres. Les derniers venus consentiront-ils à prendre un plus fort calibre, comme pièce principale ? C’est possible [1]. Le poids du projectile serait ainsi augmenté.

Faisons toutefois des réserves sur la longueur de l’âme de la bouche à feu. Il se peut que l’on se réduise, pour des raisons d’encombrement, de 40 calibres, — longueur minima pour les pièces des navires de surface, — à 35 ou 30, seulement. Il se peut même qu’on descende plus bas et que l’on ait ainsi plutôt des obusiers, si l’on s’attache à l’idée des bombardemens effectués par surprise, soit sur les établissemens à terre, soit sur les navires à l’ancre.

Quant aux torpilles et aux mines automatiques, nul doute que les croiseurs sous-marins n’en soient bien pourvus et du dernier modèle. En ce qui concerne les torpilles, on parle beaucoup d’un type agrandi qui pèserait 1 100 kilos environ, porterait une charge de 160 kilos de trinitrotoluène et pourrait atteindre avec des chances de succès un but distant de 9 000 mètres, ce qui est beaucoup, assurément. Mais, dans cet ordre d’idées, il faut s’attendre à des progrès continuels de la part de nos ennemis et compter que nous en faisons d’au moins équivalens.


Il y a déjà plusieurs mois que les neutres nous annonçaient que les sous-marins allemands renonçaient en principe aux opérations

  1. La maison Krupp construit aussi des pièces de 170 et 190 millimètres. Les Allemands ont autrefois employé des canons de 170 millimètres sur leurs bâtimens de combat, les croiseurs, en particulier. Aujourd’hui ils passent directement du 150 au 210.