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VAINCRE

Les considérations qui vont suivre nous ont été adressées par un savant et brillant tacticien, quelques jours avant le déclenchement de l’offensive allemande. Les grands événemens qui se sont déroulés depuis lors, — la ruée sur le front britannique, la splendide attitude de nos troupes, l’unité de commandement enfin réalisée, le prodige de valeur et de science militaire auquel s’est une fois de plus heurté l’ennemi, la résolution dont les peuples alliés ont fait preuve, l’énergie déployée par les chefs de leurs gouvernemens, — sont venus apporter une éclatante confirmation aux idées présentées par notre éminent collaborateur comme les principes essentiels d’une conduite de la guerre qui doit nous mener à la victoire.



I


15 mars 1918.

Les derniers événemens du front oriental de la guerre ont dû convaincre dans le monde entier les hommes de bonne foi et qui pensent, qu’aucune paix n’est possible pour le monde tant que l’Allemagne n’aura pas été vaincue. Il n’est pas inutile cependant d’insister sur cette tragique leçon de choses. Le plus grave danger qui puisse menacer l’Entente aux heures critiques serait qu’elle se fit illusion sur l’inéluctable nécessité de mener la lutte jusqu’au bout.

Depuis deux mois, l’impérialisme allemand a mis cartes sur table ; il veut de vastes conquêtes politiques et la domination économique ; il a commencé de réaliser son plan ; il entend en poursuivre l’exécution par des paix séparées. Les Puissances de l’Entente ont proclamé leur volonté de n’ouvrir de négociations de paix qu’en vue d’un règlement général, garantissant